Souvenirs de vacances
Cette injonction entendue le premier jour des grandes vacances chez des amis briards montre que le patois a encore des restes dans la région, même chez les jeunes générations. Il faut bien s’occuper pendant ces grandes vacances qui pourtant se réduisent chaque année avec une rentrée bien plus précoce que celle connue par nos aînés. Les gamins sont toujours prêts à faire un
« tour de cochon » et il faut bien les surveiller car à la campagne, tous ne vont pas au centre de loisirs. Ici, on préfère aller à la pêche dans le Morin ou jouer aux boules dans la cour. Les garnements n’ont pas beaucoup changé et sans leur téléphone portable, ils retrouvent le plaisir de faire du vélo, d’aller à la chasse au dahu (un attrape-nigaud qui marche toujours), sans oublier le goûter chez la grand-mère. Les cahiers de devoirs de vacances ne prennent pas trop la tête aux écoliers briards en roue libre qui préfèrent aller à la piscine à Bellot ou au parc des Capucins à Coulommiers. Quand chacun jouait dans la cour, fallait faire attention à ne pas se salir car dans le temps la machine à laver ne tournait pas tous les jours vu qu’il fallait aller au lavoir pour la grande lessive du lundi. Le plongeon dans la bassine en alu, dont l’eau chauffait au soleil, valait bien un bain de mer. Le dos lavé au savon de Marseille, avec le lavage de tête et riçage au broc, sur l’évier, faisaient que tout le monde était propre comme un sou neuf et sur son 31 pour aller manger la rondelle le 14 juillet ou aller à la fête au village voisin, à pied bien sûr ! On pouvait encore camper à la belle étoile, ramasser les patates, grimper dans les arbres ou sur les ballots pendant la moisson… C’était une autre vie. Les vacances passaient bien trop vite en Brie !