Gare à l’arnaque à la vignette Crit’Air
Un habitant de La Ferté-Gaucher s’est fait escroquer sur Internet en commandant une vignette Crit’Air sur un site non officiel. Le préjudice n’est que de quelques euros, mais il entend lancer un appel à la vigilance.
Après la pédagogie, la répression. Depuis le 1er juillet, les automobilistes désireux de se rendre à Paris doivent apposer une vignette sur leur pare-brise sous peine d’amende. Une initiative de la mairie de Paris qui, après avoir placé la ville en zone à circulation restreinte (ZCR), entend faire de la capitale une ville verte.
Cette vignette autocollante « Crit’Air » - c’est son nom indique le dégré de pollution de votre véhicule selon un code couleur. Du vert pour les véhicules électriques au gris pour les voitures mises en circulation avant l’an 2000.
Le certificat qualité de l’air peut restreindre l’accès à Paris aux véhicules les plus polluants en cas de pic de pollution. A l’inverse, les voitures « les plus propres » peuvent bénéficier de modalités de stationnement plus favorables.
Cette pastille peut être commandée sur Internet via un site gouvernemental uniquement (www.certificat-air.gouv.fr). Mais des personnes tentent de profiter de cette nouvelle obligation pour vendre de fausses vignettes.
Un habitant de La Ferté-Gaucher peut en témoigner. Celui-ci pensait bien faire le 7 août en se rendant sur vignette-critair. com. Il s’agissait du premier lien
que son moteur de recherche
proposait. « Je me rends rarement sur Paris, mais je voulais quand même me procurer la
vignette Crit’Air. » Au cas où, donc. Le septuagénaire transmets une copie de sa carte grise, son identifiant bancaire et obtient un reçu. Il reçoit également un e-mail de confirmation qui n’attire pas son attention. Celuici est rédigé plutôt correctement et ne met pas la puce à l’oreille de cet habitant, d’ordinaire non adepte des achats sur Internet.
« Suite à une très forte demande liée notamment aux nombreux départs en vacances des automobilistes, les délais de l’imprimerie nationale sont rallongés », est-il
écrit. Ou encore : « Dès lorsque que le service de délivrance éditera votre vignette provisoire,
elle vous sera envoyée aussitôt par email. Merci de vérifier votre boîte de réception y compris les courriers
indésirables. » Après coup, plusieurs indices auraient dû attirer son attention : l’adresse mail de l’expéditeur ne contient pas l’extension .gouv, quelques erreurs de frappe et le fait de vérifier ses courriers indésirables.
De plus, le faux site ne contient aucune mention légale. Impossible donc de savoir où il est hébergé, en France ou à l’étranger.
Dépôt de plainte
Deux semaines après avoir commandé sa vignette, le 23 août, le Fertois reçoit un nouvel e-mail. Sa demande ne peut aboutir car l’immatriculation de son véhicule ne
correspond pas. « Je décide alors d’appeler l’imprimerie. Je tombe sur les services de l’Etat, qui me disent que je me suis fait tromper par un service à l’étranger », rapporte l’habitant. Il dépose une plainte auprès de la gendarmerie le 28
août et dénonce une « affaire nationale » : « Cela concerne des milliers de personnes. C’est un abus de faiblesse visà-vis des personnes âgées. Il faut informer les habitants
!» C’est ce qu’il entend faire personnellement, après avoir contacté la presse nationale.
Dans cette affaire, ce monsieur s’est fait voler 8,28€. Mais multipliée par des milliers de cas, l’addition commence à être salée.
Se fier au site du gouvernement