Ce qu’il faut savoir avant la cueillette
Les conditions météorologiques en Seine-et-Marne depuis plusieurs semaines sont propices à la pousse des champignons. L’Office national des forêts appelle néanmoins les amateurs à modérer leur cueillette. Explications.
Qui n’est jamais parti à la cueillette des champignons ? Seul ou en famille, cette activité est une autre façon de profiter de la nature, notamment à des fins gustatives. Mais elle est encadrée. Le saviez-vous ? « Contrairement aux idées reçues, les champignons n’appartiennent pas à tout le monde. Que les forêts soient privées ou publiques, leurs fruits appartiennent aux propriétaires », rappelle l’Office national des forêts (ONF) dans un communiqué. Une « sur-cueillette » serait néfaste
Les forêts publiques appartiennent à l’État, qui tolère la cueillette dans la sphère familiale. Le code forestier stipule que le volume de champignons récolté par jour et par famille ne doit pas dépasser 5 litres, soit l’équivalent d’un panier. Au-delà, l’ONF juge la cueillette excessive et les personnes qui ne respecteraient pas la loi encourraient une amende allant de 135 à 1 500 euros. « Ces mesures ont été prises pour protéger et conserver la biodiversité. Une ’’sur-cueillette’’ pourrait mettre en péril certaines espèces de champignons », explique Guillaume Larrière, chargé de communication pour l’agence territoriale Ile-de-France Est de l’ONF.
Dans le sud de la France, des arrêtés sont pris pour interdire
la cueillette, qu’il s’agisse de champignons à la fin de l’été ou de fleurs au printemps. En revanche, il n’existe aucune restriction de la sorte en région parisienne. « Il n’y a pas de risque avéré (qu’une variété soit menacée par un ramassage intensif, ndlr) en Ilede-France, poursuit Guillaume
Larrière. Mais ici, comme partout ailleurs, être dans l’excès génère un risque. » « Bon sens et responsabilité de chacun »
Les conditions météorologiques de ces dernières semaines ont été propices à la pousse des cèpes, bolets ou autre coulemelles, qui sont plus nombreux qu’à l’accoutumée. Les champignons sont aussi arrivés plus tôt, fin août. Guillaume Larrière : « Nous sommes dans la période des champignons, mais ils sont arrivés plus tôt car le mois d’août était plutôt arrosé, avec des périodes d’ensoleillement. Trop de chaleur pourrait retarder l’arrivée des champignons. À l’inverse, un mois d’août comme cette année est favorable à la présence des champignons en forêt. » Toutefois, l’ONF appelle les amateurs de champignons à ©Fotolia une cueillette raisonnée. Ceux-ci doivent adopter une attitude responsable car, bien sûr, pas grand monde ne viendra contrôler le remplissage de votre panier… « Nous sommes assermentés pour mener des opérations de police, rappelle l’ONF. Il nous arrive de mener des contrôles sur des cueillettes, que ce soit les champignons, les fleurs au printemps ou le houx en hiver. Nous faisons beaucoup de sensibilisation. Nous appelons au bon sens et à la responsabilité de chacun. » Un rôle primordial dans les écosystèmes
Un prélèvement intensif des champignons, déjà sujets au piétinement, serait nocif pour les écosystèmes forestiers. En effet, ils occupent un rôle essentiel dans l’équilibre biologique. Les champignons abritent une faune d’insectes, sont une source de nourriture pour des mammifères tels que les sangliers ou les écureuils et, sans eux, les arbres et les fleurs pourraient mourir. Un agent forestier explique : « Les champignons ont un rôle dans la transformation des matières organiques. Certaines espèces vivent en symbiose avec les racines des arbres et échangent des éléments minéraux. »
Au contraire, certaines variétés parasites entravent la circulation de la sève mais elles sont minoritaires.
Dans la moitié nord de la Seine-et-Marne, les mycologues ont « leurs » endroits pour cueillir. En Brie, la forêt de Villefermoy, à côté de Nangis, est assez prisée. Même chose à Sourdun et Jouy-le-Châtel où nous dit-on. Mais Coulommiers et son pays regorgent de coins favorables, dans les forêts de Choqueuse (au nord en prenant la direction de La Fertésous-Jouarre), de Malvoisine (Faremoutiers, Saint-Augustin, Mauperthuis et Hautefeuille) ou de Crécy. Autant d’endroits qui attirent les amateurs de champignons, où cueillir est un plaisir, mais avec modération. « les sols sont propices »