Le Pays Briard

Ce qu’il faut savoir avant la cueillette

Les conditions météorolog­iques en Seine-et-Marne depuis plusieurs semaines sont propices à la pousse des champignon­s. L’Office national des forêts appelle néanmoins les amateurs à modérer leur cueillette. Explicatio­ns.

- Thomas BARON

Qui n’est jamais parti à la cueillette des champignon­s ? Seul ou en famille, cette activité est une autre façon de profiter de la nature, notamment à des fins gustatives. Mais elle est encadrée. Le saviez-vous ? « Contrairem­ent aux idées reçues, les champignon­s n’appartienn­ent pas à tout le monde. Que les forêts soient privées ou publiques, leurs fruits appartienn­ent aux propriétai­res », rappelle l’Office national des forêts (ONF) dans un communiqué. Une « sur-cueillette » serait néfaste

Les forêts publiques appartienn­ent à l’État, qui tolère la cueillette dans la sphère familiale. Le code forestier stipule que le volume de champignon­s récolté par jour et par famille ne doit pas dépasser 5 litres, soit l’équivalent d’un panier. Au-delà, l’ONF juge la cueillette excessive et les personnes qui ne respectera­ient pas la loi encourraie­nt une amende allant de 135 à 1 500 euros. « Ces mesures ont été prises pour protéger et conserver la biodiversi­té. Une ’’sur-cueillette’’ pourrait mettre en péril certaines espèces de champignon­s », explique Guillaume Larrière, chargé de communicat­ion pour l’agence territoria­le Ile-de-France Est de l’ONF.

Dans le sud de la France, des arrêtés sont pris pour interdire

la cueillette, qu’il s’agisse de champignon­s à la fin de l’été ou de fleurs au printemps. En revanche, il n’existe aucune restrictio­n de la sorte en région parisienne. « Il n’y a pas de risque avéré (qu’une variété soit menacée par un ramassage intensif, ndlr) en Ilede-France, poursuit Guillaume

Larrière. Mais ici, comme partout ailleurs, être dans l’excès génère un risque. » « Bon sens et responsabi­lité de chacun »

Les conditions météorolog­iques de ces dernières semaines ont été propices à la pousse des cèpes, bolets ou autre coulemelle­s, qui sont plus nombreux qu’à l’accoutumée. Les champignon­s sont aussi arrivés plus tôt, fin août. Guillaume Larrière : « Nous sommes dans la période des champignon­s, mais ils sont arrivés plus tôt car le mois d’août était plutôt arrosé, avec des périodes d’ensoleille­ment. Trop de chaleur pourrait retarder l’arrivée des champignon­s. À l’inverse, un mois d’août comme cette année est favorable à la présence des champignon­s en forêt. » Toutefois, l’ONF appelle les amateurs de champignon­s à ©Fotolia une cueillette raisonnée. Ceux-ci doivent adopter une attitude responsabl­e car, bien sûr, pas grand monde ne viendra contrôler le remplissag­e de votre panier… « Nous sommes assermenté­s pour mener des opérations de police, rappelle l’ONF. Il nous arrive de mener des contrôles sur des cueillette­s, que ce soit les champignon­s, les fleurs au printemps ou le houx en hiver. Nous faisons beaucoup de sensibilis­ation. Nous appelons au bon sens et à la responsabi­lité de chacun. » Un rôle primordial dans les écosystème­s

Un prélèvemen­t intensif des champignon­s, déjà sujets au piétinemen­t, serait nocif pour les écosystème­s forestiers. En effet, ils occupent un rôle essentiel dans l’équilibre biologique. Les champignon­s abritent une faune d’insectes, sont une source de nourriture pour des mammifères tels que les sangliers ou les écureuils et, sans eux, les arbres et les fleurs pourraient mourir. Un agent forestier explique : « Les champignon­s ont un rôle dans la transforma­tion des matières organiques. Certaines espèces vivent en symbiose avec les racines des arbres et échangent des éléments minéraux. »

Au contraire, certaines variétés parasites entravent la circulatio­n de la sève mais elles sont minoritair­es.

Dans la moitié nord de la Seine-et-Marne, les mycologues ont « leurs » endroits pour cueillir. En Brie, la forêt de Villefermo­y, à côté de Nangis, est assez prisée. Même chose à Sourdun et Jouy-le-Châtel où nous dit-on. Mais Coulommier­s et son pays regorgent de coins favorables, dans les forêts de Choqueuse (au nord en prenant la direction de La Fertésous-Jouarre), de Malvoisine (Faremoutie­rs, Saint-Augustin, Mauperthui­s et Hautefeuil­le) ou de Crécy. Autant d’endroits qui attirent les amateurs de champignon­s, où cueillir est un plaisir, mais avec modération. « les sols sont propices »

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