Ça tourne à Courquetaine
Une compagnie de théâtre était à Courquetaine ces derniers jours pour tourner un ciné-spectacle qui sera diffusé en janvier. Il s’agit d’une adaptation moderne du roman Don Quichotte, de Miguel de Cervantes.
À mi-chemin entre le théâtre et le cinéma, la compagnie lyonnaise La Cordonnerie propose une approche originale de l’oeuvre de Miguel de Cervantes, Don Quichotte. L’équipe de tournage a posé ses valises à Courquetaine jeudi 21 septembre pour quatre jours de prises de vue. Objectif : filmer plusieurs scènes du ciné-spectacle Dans la peau de Don Quichotte. « Nous mélangeons le théâtre, la musique et le cinéma pour projeter au théâtre un film tourné sans son. Les comédiens sur scène réalisent alors tous les doublages et les bruitages, pendant que deux musiciens se chargent de la musique
d’ambiance », détaille Samuel Hercule, le co-réalisateur, avec Métilde Weyergans, de cette oeuvre particulière.
Après une adaptation de Blanche Neige et une autre de Hamlet, la compagnie de théâtre s’est intéressée cette fois-ci à
l’emblématique personnage de Don Quichotte. Samuel explique
l’histoire : « Nous sommes en 1999, à l’approche du bogue de l’an 2000. Michel Alonzo est bibliothécaire et en a peur. Au moment de passer au 3e millénaire, c’est lui qui subit ce bogue. Il se retrouve projeté dans la peau de Don Quichotte. De là, il va vivre des aventures, entre le XVIe siècle espagnol et ce début des années 2000 en France ». Pour les réalisateurs, il s’agit d’une « utopie intemporelle », Don Quichotte
représentant le « télescopage parfois difficile entre la quête d’un idéal et la réalité. » Attirée par la Brie, l’équipe a tourné certaines scènes du film à Courquetaine. Pourquoi ? « L’entrée du village est belle, c’est ce que l’on cherchait, le mélange du rural et, non loin, du périurbain. Il y a surtout la ligne de TGV qui était pour nous cruciale. Pour Don Quichotte, c’est un serpent de fer. »
Tournage à Courquetaine
Le rôle principal est interprété par l’acteur de théâtre Philippe Vincenot. « J’ai toujours beaucoup admiré leur manière de
faire du cinéma », confie-t-il, s’appuyant sur une carrière de plus de 40 ans.
Ce mardi 26 septembre, de 18 h jusque tard dans la nuit, l’équipe de tournage était devant la mairie, au niveau d’un kiosque à pizza, pour filmer la rencontre incongrue entre un contemporain et Michel, persuadé d’être Don Quichotte. L’objet de leur discorde : un plat à barbe que ce dernier a dérobé à l’homme désabusé qui n’en revient pas que le voleur se fasse passer pour un « chevalier défenseur de la veuve et de
l’orphelin » et qui affirme que ce plat à barbe est en réalité un armet de Mambrin, sorte de casque militaire.
Daisy Luczak, maire de Courquetaine, se réjouissait de cette animation dans le village. « Ça va peut-être faire émerger des vocations chez nos jeunes », glisse l’édile. Jean-Marc Abalain, un Courquetainois de 52 ans a même eu la chance d’être figurant pour
le film. « J’ai été étonné par leur professionnalisme. Ça fourmille dans tous les sens et pourtant ils se comprennent tous. C’est un sacré travail de faire un film, on n’imagine pas ! »
« Utopie intemporelle »