Le Pays Briard

Les lycéens s’initient à la manipulati­on génétique

Avec le projet Amgen Biotech Experience, les terminales STL de la Tour des Dames ont réalisé un clonage bactérien, de la manipulati­on génétique comme en laboratoir­e.

- Pierre CHOISNET 0@choisnet_pierre

Ils ont 17 ou 18 ans et conçoivent déjà des OGM (organisme génétiquem­ent modifié) ! Utilisant les principes de la biotechnol­ogie, les élèves de terminale STL (sciences et technologi­es du laboratoir­e) du lycée La Tour des Dames, à Rozay-enBrie, ont cloné une bactérie pour ensuite changer son ADN. Rendre une bactérie fluorescen­te

« L’idée était de récupérer le gène d’une algue fluorescen­te pour ensuite l’introduire dans une bactérie afin de la rendre elle-même fluorescen­te », résume Afaf GrosJean, leur professeur de biochimie et de génie biologique. Un procédé qui semble a priori complexe mais qui est, selon les

mots de l’enseignant­e, « est une manipulati­on génétique très simple ». Et de poursuivre : « Ces élèves se destinent à être chercheurs ou à travailler dans des laboratoir­es, c’est donc très bon pour eux

d’appliquer concrèteme­nt ce qu’ils étudient en cours. »

Cet exercice particulie­r est rendu possible grâce au projet Amgen Biotech Experience (ABE). Depuis près de 30 ans, Amgen Inc - entreprise américaine à la tête de l’industrie des biotechnol­ogies médicales - finance ce programme dans 20 régions à travers le monde. L’objectif affiché est d’initier « les étudiants du secondaire à la découverte passionnan­te

de la science ». Mais l’industriel cherche aussi à vanter les mérites de biotechnol­ogies et susciter des vocations pour ce secteur en forte croissance.

En France, ABE est relayé depuis cette année par l’École Normale Supérieure. C’est ensuite l’Inspection académique qui a été chargée de sélectionn­er les établissem­ents bénéficiai­res. En Ile-de-France, ce sont dix lycées (le projet est à destinatio­n des élèves de Seconde et de Terminale) qui participen­t au programme, dont le lycée Emily Brontë, à Lognes. Quant au lycée rozéen, il a été choisi via sa récente filiale STL, ouverte depuis maintenant quatre ans. « Ils nous ont prêté du matériel de pointe et des réactifs pour faire nos expérience­s », se réjouit Afaf Gros-Jean.

Ce vendredi 13 octobre, les élèves de Terminale étaient rassemblés pour leur dernière séance de quatre heures (sur les cinq au total). L’exercice a commencé le 28 septembre et ils attendent cette fois-ci les résultats de leurs nombreuses manipulati­ons génétiques.

L’enseignant­e, qui a été formée pour cet exercice en juillet dernier, détaille un peu plus le protocole de l’expérience : « On travaille sur une bactérie de type escherichi­a coli. On y introduit une molécule

d’ADN circulaire, appelé un plasmide, qui contient le gène d’une algue fluorescen­te. Ensuite, on utilise un choc thermique (glace, 42 °C puis à nouveau glace, N.D.L.R.) afin de fixer la molécule dans la bactérie. On amplifie enfin la séquence d’ADN et on vérifie sa présence. »

Toutes ces étapes sont exécutées par les élèves qui appliquent ainsi concrèteme­nt les cours théoriques qu’ils apprennent dans leur programme de manipulati­on génétique. C’est justement ce qui leur plaît ! « On a appris énormément de choses. C’est bien plus simple de comprendre nos cours en pratiquant vraiment », confient, enthousias­tes, Anaïs et Célia, 17 ans, deux lycéennes de Rozay-en-Brie qui ont participé au projet Amgen Biotech Experience. Et d’ajouter avec un sourire : « On apprend en s’amusant ! »

« On apprend en s’amusant »

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©LPB / P.Choisnet La classe de Terminale STL du lycée La Tour des Dames a participé au projet Amgen Biotech Experience
 ?? ©LPB / P.Choisnet ?? Grâce à un transillum­inateur, les élèves pouvaient observer les bactéries fluorescen­tes.
©LPB / P.Choisnet Grâce à un transillum­inateur, les élèves pouvaient observer les bactéries fluorescen­tes.

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