La critique
Paula (Laetitia Dosch) est en tout point une jeune femme paumée, à qui rien ne réussit. Elle est insupportable et insupportée : à peine de retour du Mexique où elle vivait avec son compagnon, ce dernier la quitte, la laissant seule dans un Paris qu’elle déteste. Ses amis ? Aucun ne l’hébergera. Sa mère ? Leur relation est inexistante et elle ne veut pas avoir affaire à elle. La trentenaire, muse à la vie facile d’un photographe de renom, doit repartir de zéro, chat sous le bras et coeur en miettes.
La comédie de Léonor Serraille, portée par l’incroyable partition de Laetitia Dosch, à la gouaille naturelle qui fait feu de tout bois, est un portrait d’une fille de son temps, aveugle aux réalités et qui est contrainte d’ouvrir les yeux sur le monde qui l’entoure. En cela, Jeune Femme est un film d’émancipation personnelle. Pour Paula, cela passera par la réalité du monde du travail, du baby-sitting à la vente de lingerie dans un bar à culotte de Montparnasse, la rencontre avec des personnages aux parcours divers, de la lesbienne rencontrée au hasard d’un trajet en métro à l’agent de sécurité malien diplômé en sciences économiques.
Alors que Paula s’ouvre sur le monde qui l’entoure, on se prend à avoir de l’empathie pour cette perdante magnifique : les scènes cocasses s’accumulent et font parfois penser à l’humour américain d’un Louis C.K.
Jeune Femme est l’occasion d’une double révélation, devant et derrière la caméra : Léonor Seraille et Laetitia Dosch. Dans les deux cas, on demande à revoir. Jeune femme, de Léonor Serraille, avec Pauline Dosch. Actuellement en salles. *** organise le dimanch e 3 décembre, à 14 h, à la salle Henri-Forgeard de La Ferté-Gauch er ,un