Dans les coulisses de la gendarmerie
Le lieutenant Charlotte Desjardins nous a ouvert les portes de la brigade de La Ferté-Gaucher, qu’elle dirige depuis plus d’un an, et présenté son fonctionnement.
Le renouvellement du parc automobile de la brigade de gendarmerie, opéré ces derniers mois, ne doit pas masquer les défauts de l’actuel bâtiment des gendarmes, où les gardés à vue peuvent croiser les familles de militaires. « Nos locaux ne sont pas fonctionnels », résume le lieutenant Charlotte Desjardins, à la tête de la communauté de brigades de La Ferté-Gaucher et Rebais. C’est pourquoi les gendarmes fertois ont hâte de déménager en entrée de ville, à l’horizon 2019. Les nouveaux locaux accueilleront les seize militaires rattachés à la brigade mère, celle de La Ferté-Gaucher : le lieutenant, trois officiers de police judiciaire, neuf gendarmes agents de police judiciaire, deux élèves gendarmes et un gendarme adjoint volontaire.
Deux brigades se partagent un secteur homogène
Ceux-ci travaillent en étroite collaboration avec leurs homologues de la brigade « fille », à Rebais. « La communauté de brigades permet de mutualiser les effectifs, explique le lieutenant. Les gendarmes travaillent ensemble sur des patrouilles ou des opérations. Il s’agit de deux secteurs mais une même unité. » Les deux brigades ont des caractéristiques communes, ce qui facilite les échanges, et ce alors que leur territoire représente un tiers de la compagnie de gendarmerie de Coulommiers, pour trente-six communes et 27 000 habitants.
L’opération d’envergure menée le 12 octobre, entre La Ferté-Gaucher, Choisy-en-Brie, Amillis et Dagny, illustrait le travail au quotidien des gendarmes fertois, qui mènent « régulièrement des opérations de police route, reprend la gendarme. Même si nous ne pouvons pas placer un gendarme à chaque carrefour, nous identifions les points de passage les plus fréquentés. Nous essayons d’anticiper la délinquance. » Qui n’est pas la même au nord et au sud, où la présence de la Nationale 4 coïncide avec un nombre d’atteintes aux biens supérieur aux autres brigades. Les cambriolages sont le premier fléau de la brigade, qui se montre particulièrement vigilante à l’heure où les journées se raccourcissent (voir en page 14), d’autant plus que les villages ne peuvent pas se permettre d’installer des caméras de vidéoprotection à chaque coin de rue. Le lieutenant Charlotte Desjardins le comprend autant qu’elle le regrette : « Les caméras ont un coût, mais c’est le prix de la sécurité. Elles éloignent les délinquants et permettent d’élucider des affaires. » Cependant, d’autres alternatives existent : le dispositif d’entraide citoyenne Voisins vigilants ou l’application mobile Stop cambriolages.
« Une équipe jeune et fiable »
La Brie, Charlotte Desjardins ne la connaissait guère à son arrivée au mois d’août 2016, après deux années à l’école des officiers de la gendarmerie à Melun. Originaire de la Picardie, elle considère que son affectation à La Ferté-Gaucher représente « un beau défi » à relever avec « une équipe de gradés jeune et fiable ». En effet, la moyenne d’âge n’est que de 28 ans. Le lieutenant en convient sans sourciller : « L’équipe a les inconvénients et les avantages de la jeunesse. Elle met plus de temps à apprendre mais elle est dynamique. »