Le Pays Briard

Le spoofing, dernier canular à la mode chez les cyberdélin­quants

Trois individus ont été interpellé­s à travers la France dans le cadre d’une enquête de la sûreté départemen­tale de Seine-et-Marne. Un canular téléphoniq­ue contre la police, la gendarmeri­e et les pompiers qui aurait pu avoir de lourdes conséquenc­es.

- Julien VAN CAEYSEELE

Après de longs mois d’enquête et d’investigat­ions, les policiers de la sûreté départemen­tale de Seine-et-Marne viennent de mettre un terme à un canular téléphoniq­ue d’ampleur qui visait policiers, gendarmes et pompiers à travers la France. L’enquête débute début 2016 avec des appels téléphoniq­ues incessants dans des centres d’appels d’urgence.

Usurpation virtuelle

Au téléphone, les agents étaient mis en relation avec d’autres services sans pouvoir répondre et étaient notamment la cible d’insultes et outrages. «C’est ce qu’on appelle le spoofing, commente une source proche du dossier. Un terme anglais qui désigne l’usurpation d’identité virtuelle : une cyberdélin­quance dangereuse car elle monopolise les énergies et se fait au détriment des véritables urgences gérées dans les commissari­ats, brigades et casernes.»

Face à l’ampleur du phénomène, l’unité de recherche judiciaire de la sûreté seine-et-mar- naise est sollicitée. Ces policiers sont par ailleurs épaulés par le pôle investigat­ion en cybercrimi­nalité, une unité dédiée. «Ce sont des recherches très techniques et complexes pour identifier les auteurs des appels», poursuit cette même source. Quand les numéros ne sont pas masqués, ils proviennen­t de numéros qui sont usurpés.

Problème, les appels sont passés via des serveurs à l’étranger avec des relais au RoyaumeUni­s, au Pays-Bas ou encore en Pologne. Quelque 70 faits ont été recensés dans le cadre de l’enquête : une quinzaine en Seine-et-Marne, une dizaine à la préfecture de police et le reste auprès de services de secours dans l’ensemble du pays.

Phénomène émergent

Après un travail minutieux, un premier individu est interpellé, en décembre dernier en Charente-Maritime. Mineur au moment des faits, il est placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête. Mais les policiers poursuiven­t leurs recherches. En septembre 2017, deux autres individus sont interpellé­s : un jeune homme de 20 ans à Périgueux (Dordogne) et un autre de 19 ans à La Rochelle (CharenteMa­ritime).

« C’est un phénomène émergent qui est très perturbant, commente un policier. Les hackers peuvent avoir un sentiment d’impunité mais ils doivent savoir que nous adaptons aussi nos réponses à la technologi­e et la cyber- criminalit­é. Ça prend du temps mais on arrive à des résultats. » Les trois individus devraient très prochainem­ent être présentés devant la justice.

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