Les clients sont restés fidèles à la pizzeria
Les clients ont attendu et sont revenus, fidèles à leur pizzeria qui s’est fait une place dans la restauration locale depuis 26 ans.
La réouverture de la pizzeria Cesena a eu lieu jeudi 26 octobre, un jour symbolique pour José de Carvalho : « En effet, ce jeudi, c’était la saint Dimitri. Ce prénom c’est aussi celui du petit frère d’Angela, l’adolescente décédée lors de la tragique soirée du 14 août. C’est en quelque sorte un hommage et un soutien au petit qui a été gravement blessé et souffre encore, comme sa famille » .
Ils sont venus avec des fleurs
Tout le personnel a repris l’activité sauf une employée qui devrait reprendre mi-décembre. Thomas, l’un des serveurs, était présent le jour du drame : « Revoir les clients qui nous montrent leur solidarité, ça fait du bien. Le soir du drame, la voiture est passée à deux mètres de moi et j’avais le dos tourné. Aujourd’hui, je garde un oeil sur le parking constamment quand je prends les commandes. Et puis, j’ai mis ma voiture en travers du parking, ça me rassure et les clients aussi » .
Samedi 28 octobre à l’heure du déjeuner, Pierre passe le seuil de la porte avec une gerbe de fleurs à la main. « J’ai 81 ans et je ne pensais pas vivre cela. Je suis devenu un habitué des lieux et j’ai ma place près de l’accueil. Avec ces fleurs, je suis venu apporter une preuve de sympathie à toute cette équipe si sympathique. La vie continue, je suis content pour eux » .
Un peu plus loin, Jacques, 78 ans, seul lui aussi, déjeune : « Je viens tous les samedis et je prends toujours la même pizza, la Marinera avec des fruits de mer. Le personnel est gentil et l’ambiance est familiale avec un service rapide. Et José aux commandes, un patron accueillant avec un large sourire, ça met du baume au coeur » .
Roger et Germaine, deux Parisiens, sont eux aussi des habitués de la pizzeria : « Nous avons un pied-à-terre à Saâcy-sur-Marne. Depuis dix ans, chaque fois que l’on vient de Paris, on s’arrête manger ici. Et même en tant que Parisiens, si on connaît les attentats, ça fait du mal quand on connaît les gens, c’est douloureux. Le 14 août, nous étions à Libourne et on n’en revenait pas tant nous connaissions la gentillesse des personnels » . Le couple a continué à déjeuner mais dans le coeur de Germaine, un brin de tristesse lui nouait la gorge, l’empêchant de terminer son assiette.
Montrer que la vie continue
Séverine et Laurent sont venus d’Orly-sur-Morin, des fidèles de la pizzeria. « On n’a pas de places attitrées et ça ne nous aurait pas dérangés d’être à la place de l’accident. Revenir, montrer que la vie continue, c’est notre message. C’est une vraie famille ici, on sent la complicité qui unit le personnel, on est comme chez nous ».