Tatouage : une mode bien encrée
Christophe Delage, dit Delchris, a installé son shop de tatoueur dans la zone commerciale de Coulommiers il y a plusieurs mois. Il évoque pour Le Pays Briard sa passion du tatouage et de son métier. Portrait.
Prendre le temps, c’est important. Ce n’est pas Christophe Delage qui nous contredira… Ce dernier nous explique bien volontiers qu’il vit aujourd’hui « un rêve de 20 ans » . Depuis plusieurs mois, Delchris (son nom d’artiste) est en effet tatoueur en Brie. Après trois ans de pratique, il a installé son premier shop à Coulommiers, sur la zone commerciale. « Pourquoi là-bas ? J’ai repéré les environs pour un local et celui-là avait l’avantage du parking pour la clientèle, et d’être entouré d’autres autoentrepreneurs. C’est attractif sur bien des plans. Et surtout, j’avais le respect des artistes du centre-ville, installés depuis longtemps » .
Delchris est un jeune tatoueur mais un artiste de longue date. C’est en effet par le dessin que le Briard a commencé : « J’ai une expérience de 20 ans dans le dessin. À l’époque j’étais partagé entre la musique et le dessin. J’ai commencé à vouloir dessiner en découvrant l’univers de Tolkien, j’écoutais du heavy metal, je m’intéressais à ces univers entre fantasy et Moyen-Âge. J’ai été aussi beaucoup influencé par Luc Genot, un peintre belge, un père spirituel pour moi. J’ai effectué une année d’arts appliqués, je me suis intéressé à la colorimétrie, l’aérographie, les peintures sur toiles… J’ai aussi beaucoup appris en autodidacte » .
C’est à ce moment-là qu’il découvre le tatouage. « Je suis rentré dans un salon et je suis tombé amoureux de ce métier » , décrit-il. Du dessin au tatouage, il n’y a qu’un pas pour Delchris : « J’estime que quelqu’un qui se lance dans le tatouage sans base artistique, c’est compliqué. La base de quelques métiers artistiques, quel qu’il soit, est de pouvoir s’autocritiquer, s’évaluer et ne jamais rester sur ses acquis. C’est ce que j’essaie de faire au quotidien » .
« Il faut de la couleur »
Prendre le temps, disionsnous. C’est aussi un credo que se donne Delchris quand il rencontre ses futurs clients. « Être à l’écoute du client, c’est important. Il faut élaborer avec lui son projet personnalisé, tout en étant aussi là pour imposer notre style, faire savoir ce qui est possible et ce qui ne l’est pas » , souligne le tatoueur. Et de poursuivre : « Tous les gens qui sont venus me voir pour un premier tatouage venaient avec de l’appréhension et sont repartis détendus » . Avant d’entamer la pique, ce sont trois entretiens que sollicite le tatoueur : « Le premier est l’occasion d’aborder le projet du client et un squelette du tatouage. Au 2e, nous entamons le dessin et si le client est décidé, on peut commencer la pique au troisième rendez-vous » . Le tout dans des conditions d’hygiène rigoureuse : « Le respect de l’hygiène est quelque chose de banal pour tout artiste qui se respecte » .
Delchris se fait un mot d’ordre de « proposer des motifs uniques. C’est ma règle, je souhaite que tout motif ne soit fait qu’une seule fois » . Pour ses tatouages, l’artiste columérien s’est fait une spécialité du tatouage couleur : « C’est une passion de longue date, évoque-t-il. Je suis un amoureux de la couleur. Je trouve que l’on a besoin de couleurs dans ce monde » . Les tatouages de Delchris s’inscrivent dans le genre néotraditionnel : un genre qui reprend les codes du tattoo vintage… En le modernisant. « Qu’est-ce qui fait que l’on aime son tatouage ? Ma vision, c’est qu’au-delà de la qualité et de l’esthétique, c’est ce qu’il représente. Cela peut être symbolique, une anecdote, un moment commémoratif… Il faut qu’il représente quelque chose, car le tatouage reste vivant et vieillira avec la personne. Il fait partie de sa personnalité » .
Développer son entreprise
Installé depuis janvier dans son shop columérien, Delchris est satisfait de ses premiers mois : « Je mets tout ce que je peux dans le développement de mon entreprise. Cela démarre, je suis content car c’est une activité dans laquelle je m’épanouis » . Désormais, l’artiste s’attelle à se faire connaître davantage et à gagner en visibilité sur le territoire. Et ainsi s’ancrer à Coulommiers.
■ INFOS PRATIQUES
Inkarium Tattoo - 1 rue des Longs Sillons à Coulommiers. Renseignements au 09 86 31 80 99 ou sur les pages Facebook et Instagram Inkarium Tattoo.