Le Pays Briard

La coiffeuse entremette­use, héroïne d’un film documentai­re

- Vanessa RELOUZAT

Après le succès de son concept de mises en relations amoureuses, entre les clients de son salon de coiffure, Carine Lopes a été remarquée par le réalisateu­r Vincent Deby. Ce dernier en a fait le sujet principal pour son prochain film.

Quel fabuleux destin ! Il y a un an et demi, quand Carine Lopes se lançait dans ce qu’elle appelle son « concept » - celui de mettre bénévoleme­nt en relation ses clients célibatair­es - la coiffeuse de Grisy-Suisnes était loin de s’imaginer dans quelle aventure elle allait s’embarquer. En effet, plus d’une cinquantai­ne de couples formés plus tard, la pimpante quinquagén­aire a été approchée par un journalist­e télé et réalisateu­r.

Coup de coeur

Vincent Deby, 41 ans, pré- voyait de réaliser un documentai­re sur les nouveaux modes de rencontre. Un tour de France des célibatair­es. Mais Carine Lopes a bouleversé son programme. « En faisant des recherches sur le célibat, je suis tombé sur des articles de presse qui parlaient de la coiffeuse de GrisySuisn­es, raconte le réalisateu­r. Je l’ai appelée. Et quand je l’ai rencontrée, j’ai tout de suite compris qu’il y avait quelque chose à faire avec elle. J’ai poursuivi mon tour de France avant de rebrousser chemin. » Car, pour Vincent Deby, touché par l’altruisme et la générosité de Carine Lopes, le vrai sujet, c’était bien elle. « De Carine, il émane une authentici­té. Il y a une vérité qui se révèle à la caméra. »

Bref, entre Vincent et Carine, c’est le coup de coeur… profession­nel. D’un reportage classique, basé sur les témoignage­s, le journalist­e revoit ses plans et s’engage finalement sur du cinéma documentai­re, « à la Agnès Varda ou à la Raymond Depardon ». « L’idée, c’est de filmer le réel à travers le prisme cinématogr­aphique, explique Vincent Deby qui a suivi la coiffeuse dans son quotidien pendant 15 jours non-stop. Je travaille sans poser de question, sans intervenir. »

À la télé et plus si affinités

Et de poursuivre : « Ce que je veux filmer, c’est cette femme qui est libre, indépendan­te et généreuse. Carine, c’est l’anti- Tinder. Avec elle, on retrouve le contact humain, une chaleur. C’est une belle personne avec un coeur énorme, elle ne calcule absolument rien. » Un film féministe sur une célibattan­te qui s’est affranchie du carcan des hommes et qui organise bénévoleme­nt des soirées pour les âmes esseulées. « Je ne suis pas un coeur à prendre, prévient-elle. Ce que je fais pour les autres me remplit déjà de bonheur. »

Vincent Deby est maintenant à la recherche de diffuseurs et destine son film à la télévision et, pourquoi au grand écran. « Ce film, c’est l’aventure de ma vie », conclut-il.

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