Le village attaché à ses lavoirs
Bellot compte neuf lavoirs, vestiges d’une partie de la vie du village. La commune vient de restaurer celui de Retourneloup et s’efforce de tous les conserver.
Jusque vers 1960, les lavoirs ont occupé une grande place dans la vie du village : Bellot en compte d’ailleurs neuf. Les trois lavoirs du bourg sont plus anciens. Ce n’est que vers 1898 que six lavoirs ont été construits dans les hameaux. Leur construction fut financée par la coupe de peupliers qui poussaient sur le bord des routes. En 1926, pour les restaurer, c’était au tour des platanes. Soucieuse de préserver son patrimoine, la commune vient de restaurer celui de Retourneloup et s’efforce de tous les maintenir en bon état. Par leur histoire, ils méritaient d’être conservés. C’est en octobre 2017 que deux Bellotiers, Patrice Bredel, né à Doucy et Gérard Colombo, conseiller municipal, ont donné de leur temps pour que la commune puisse mener à bien ce projet. Il devenait urgent de remettre la toiture en état.
Des habitantes de Bellot se souviennent de l’époque où les machines à laver n’existaient pas encore et qu’elles devaient se rendre aux lavoirs publics, qui étaient également des lieux de vie et de rencontre. « C’était dur, mais ce sont aussi de bons souvenirs. Il y avait beaucoup d’entraide, notamment pour porter les lessiveuses pleines de linge mouillé, qui étaient très lourdes. Nous discutions beaucoup, nous nous racontions ce qui se passait dans le village, il nous arrivait de bien rire. La vie était très différente. Il y avait des dames, les laveuses, qui lavaient pour des familles aisées. Elles al- laient au lavoir tous les jours. À cette époque, nous faisions beaucoup de petits travaux : la lessive, la couture et le pelurage de l’osier. » Une autre, évoque son enfance au hameau des Hauts-Champs : « les machines à laver sont apparues vers 1957, mais il n’y avait pas de programmation automatique. Nous allions toujours rincer le linge au lavoir. Avec le travail des champs, on se salissait beaucoup mais on se changeait quand même moins souvent. On mettait le linge à tremper avec des cristaux de soude. On faisait bouillir le blanc dans une lessiveuse puis on allait rincer le linge à la mare en le transportant dans une brouette. J’avais la chance d’habiter près du lavoir mais d’autres personnes parcouraient un long chemin. Et pour essorer les draps, il fallait être deux. » Si aujourd’hui les lavoirs n’ont plus la même utilité, ils sont bien les marqueurs de l’histoire du village. L’idée de la commune de Bellot était ainsi de créer un nouveau lieu de promenade, tout en conservant le petit patrimoine.
Au coeur de l’histoire du village