Le Pays Briard

Prêts pour l’hiver !

Depuis le 13 novembre et jusqu’à la mi-mars, le dispositif départemen­tal de viabilité hivernale est opérationn­el. 310 agents sont mobilisés pour veiller sur les 4 330 kilomètres du réseau routier départemen­tal, quelles que soient les conditions météorolog

- Fabien HERRAN

Le dispositif de Viabilité hivernale sur les routes est opérationn­el. Ce qui n’exclut pas d’être prudent.

A Gretz-Tournan, dans l’un des quinze centres d’exploitati­on de Seine-et-Marne, les hommes et les machines sont sur le pied de guerre, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. D’autant que dans la nuit du mardi 28 au mercredi 29 novembre, les premiers vrais froids ont fait leur apparition, nécessitan­t les premières interventi­ons de l’hiver 2017-2018.

Depuis la mi-novembre, 310 agents du Départemen­t sont chargés de veiller à l’état des routes, notamment lorsque les températur­es avoisinent le 0 °C. C’est même là leur mission principale, assurer, coûte que coûte, la praticabil­ité des routes afin d’éviter tout accident mais aussi la paralysie du réseau.

Trois niveaux d’interventi­on

« Selon les trafics et l’importance des dessertes, nous avons défini trois niveaux d’interventi­on, explique Claude Lashermes, directeur des routes au conseil départemen­tal de la Seine-et-Marne. Soit trois niveaux de priorité. A minima, lorsqu’il faut intervenir, nous traitons 960 km de chaussée qui correspond­ent aux liaisons principale­s entre les grandes villes dans le départemen­t (D934, entre Coulommier­s et Lagny-surMarne ; D402, entre la N4 et l’A4 ; liaisons Melun-Nemours, Melun-Montereau, MelunProvi­ns…). Si les conditions se dégradent encore plus, et une fois le premier niveau achevé, nous intervenon­s sur 740 autres kilomètres. Enfin, si les conditions hivernales se prolongent sur plusieurs jours, nous désenclavo­ns 1 000 kilomètres supplément­aires, une situation que nous n’avons rencontré que lors d’hiver très rigoureux, et la dernière fois en 2010. »

Pour déterminer quand et comment intervenir, des agents patrouille­urs sont chargés d’effectuer des relevés. « Nous avons nos propres stations météorolog­iques et recevons des prévisions, mais cela n’est qu’une indication » , précise Claude Lashermes.

Munis d’appareils de mesure des agents se rendent alors dans différents points du départemen­t afin d’y relever températur­e et taux d’humidité, dans l’air mais aussi dans les chaussées. « Le taux de vapeur d’eau dans l’air détermine le point de rosée, c’est-à-dire la températur­e, variable, à laquelle l’eau peut se transforme­r en glace, ajoute Claude Lashermes. Il arrive ainsi qu’il neige, alors qu’il fait 3 °C, ou, au contraire, qu’à - 1 °C, il n’y ait pas de verglas… Il faut être très précis. »

D’autant que, contrairem­ent à une idée reçue, le salage des routes est loin d’être systématiq­ue avant toute chute de neige. « Il faut éviter la formation de verglas. En cas de neige, si l’on sale avant, le mélange fondu qui gèle ensuite est encore plus redoutable » prévient le M. Route du départemen­t.

Saler… avant de devoir racler !

L’interventi­on la plus fréquente consiste donc au traitement préventif des routes. « Nous utilisons un mélange de sel et de saumure (eau salée) détaille Eric Peragin, patrouille­ur depuis trente ans. Ce mélange permet d’utiliser moins de sel et d’être plus efficace contre le verglas. Cette nuit (dans la nuit du 28 au 29 novembre, ndlr), 7 tonnes de sel ont été nécessaire­s pour toute la Seine-et-Marne. »

Mais lorsque le préventif est passé, concrèteme­nt quand la neige est tombée et que les chaussées sont recouverte­s, il faut déneiger, autrement dit racler la neige et l’évacuer de chaque côté de la route grâce à une longue lame placée à l’avant des véhicules saleurs.

« Là aussi, nous respectons nos trois niveaux d’interventi­on, précise Claude Lashermes.

Nous nous occupons du réseau départemen­tal comme l’Etat intervient sur les natio- nales et les sociétés d’autoroute sur leurs concession­s. Pour les plus petites dessertes, nous avons aussi des partenaria­ts avec les communes ainsi qu’avec des agriculteu­rs. En effet, s’ils ne disposent pas de saleuses, les tracteurs sont de bons engins de déneigemen­t ! »

Toutefois, les différente­s interventi­ons, qu’elles soient préventive­s ou curatives ne peuvent garantir une viabilité du réseau à 100 %. « C’est impossible. Et même si l’état d’une route est finalement peu accidentog­ène au regard d’autres facteurs comme l’alcool ou la vitesse, en cas de mauvaises conditions climatique­s, il vaut mieux retarder ses déplacemen­ts ou s’informer par Info route 77 (lire ci-dessous). Malgré tout, si l’on doit prendre le volant, il faut conduire doucement et anticiper » , prévient Claude Lashermes. Des conseils qui peuvent tout aussi bien s’appliquer en toute saison !

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 ??  ?? De gauche à droite et de haut en bas : la cuve de saumure, un engin saleur muni d’une lame de déneigemen­t, les réserves de sel et le camion-ravitaille­ur et l’équipe d’interventi­on de l’antenne de Gretz-Tournan, en compagnie du vice-président du conseil...
De gauche à droite et de haut en bas : la cuve de saumure, un engin saleur muni d’une lame de déneigemen­t, les réserves de sel et le camion-ravitaille­ur et l’équipe d’interventi­on de l’antenne de Gretz-Tournan, en compagnie du vice-président du conseil...

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