Le Pays Briard

Nathalie se lance dans la culture de safran

En pleine reconversi­on profession­nelle, Nathalie Fernandes a décidé de se lancer corps et âme dans la culture du safran, cette épice surnommée «l’or rouge» qui « sublime les plats ». Elle recherche un terrain de 1 000 m2 dans les environs de Courpalay.

- Pierre CHOISNET 0@ choisnet_pierre

Nathalie Fernandes souhaite tourner une nouvelle page de sa vie. Ancienne assistante administra­tive, elle recherche activement un terrain de 1 000 m2 pour commencer une culture de safran. Cette épice, parfois appelé «or rouge», se cultive grâce à la Crocus sativus, une plante géophyte dont on extrait les stigmates (filaments rouges) avant de les faire sécher pour en extraire l’humidité.

« La Seine-et-Marne est propice à cette culture puisque le safran a besoin de saisons, avec un climat chaud l’été et froid l’hiver et des précipitat­ions entre les deux » , avance cette habitante de 47 ans qui vit à Courpalay.

Cette nouvelle passion, elle l’a développée en cherchant une nouvelle voie profession­nelle. En mars dernier, elle apprenait que le magasin Bricoman de Pontault-Combault, dans lequel elle travaillai­t, allait fermer ses portes quelques mois plus tard (lire Le Pays Briard du 19 septembre 2017 où sur notre site actu.fr/ le-pays-briard). « J’ai rapidement regardé sur Internet et je suis tombée sur un reportage YouTube qui traitait de la culture du safran » , se souvient-elle. Immédiatem­ent, ça a sonné comme une évidence. « Je suis tombée amoureuse de cette fleur, de sa beauté. Il y a quelque chose de très minutieux qui me correspond bien. »

30 000 €/kg de safran

S’il lui était déjà arrivé d’en consommer épisodique­ment, le safran n’était auparavant pour elle qu’une épice de luxe. Mais grâce à un stage effectué en octobre dernier chez un safranier de Corrèze, Nathalie Fernandes a découvert toute la subtilité de ce végétal. Le safran est en effet considéré comme l’épice la plus laborieuse à produire au monde. C’est d’ailleurs ce qui entraîne son prix exorbitant : 30 € à 40 € le gramme, soit environ 30 000 € le kilo pour de la production française !

« C’est une épice vraiment particuliè­re qui sert à accentuer le goût d’un aliment, comme un exhausteur naturel. Il sublime un plat, c’est vraiment délicieux » , affirmet-elle juste avant de mettre en avant « les propriétés médicinale­s du safran, qui apaise et soigne tout un tas de maux. »

Recherche d’un terrain de 1 000 m2

Pour concrétise­r son projet, Nathalie Fernandes a rapidement besoin d’un terrain de 1 000 m2, en location où à l’achat dans un rayon de 20 km autour de Courpalay. « Mais il ne faut pas qu’il soit constructi­ble, sinon c’est trop cher » , précise-t-elle. Un impératif : que ce terrain ne soit pas en vis-à-vis direct avec un chemin piéton où une route, pour éviter les vols motivés par le prix du safran.

Son objectif est de planter en juillet prochain les 20 000 bulbes de Crocus sativus qu’elle a acheté (pour 5 000 €), dans l’espoir ensuite de faire sa première récolte en octobre ou novembre 2018. « La première année, un bulbe donne généraleme­nt une fleur, mais au bout de six à sept ans, il peut y en avoir » , remarque Nathalie Fernandes qui table sur une récolte de 400 à 500 grammes la première fois. Elle est fermement décidée à concrétise­r son projet, malgré la difficulté qu’elle rencontre pour trouver un terrain à « un prix abordable » . « S’il faut déménager dans

« Tombée amoureuse de la fleur »

une maison où il y a de quoi cultiver, on le fera avec ma famille » , ajoute-t-elle.

À terme, la Courpalien­e espère bien vivre de cette activité en vendant sa production aux restaurate­urs de la région, dans les marchés de Noël ou les épiceries fines. En attendant, elle mise sur son autre passion : la restaurati­on de meubles d’intérieur. ■ Nathalie Fernandes recherche activement un terrain de 1 000 m2 pour cultiver du safran, dans un rayon de 20 km autour de Courpalay. Contact : 06 77 52 93 16.

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Nathalie a fait un stage chez un safranier de Corrèze en octobre 20 17 pour apprendre comment cultiver cette épice et en extraire les stigmates de la fleur avant de les faire sécher. (DR)

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