Le Pays Briard

L’ancienne friche industriel­le fabrique les pièces du futur métro

Le groupement Alliance a installé une usine de voussoirs, à Limoges-Fourches. En service depuis septembre dernier, la société, destinée à fournir les voussoirs des lignes 11 et 15 du Grand Paris Express, recrute une cinquantai­ne de personnes.

- Vanessa RELOUZAT

Ils n’ont pas encore vu le bout du tunnel mais ne s’en plaignent pas. Bien au contraire. Grâce au chantier colossal du Grand Paris Express, le groupement Alliance (Demathieu Bard, NGE, Pizzarotti, Implenia) a recruté une première équipe de 25 personnes et prévoit l’embauche de 30 nouveaux salariés, localement principale­ment, sans oublier les emplois indirects (armature, transport, etc.). Car le travail ne manque pas dans cette ancienne friche industriel­le de la rue de l’industrie, ressuscité­e, à Limoges-Fourches. Ici, en effet, on produit les voussoirs destinés au prolongeme­nt de la ligne 11 et à la création de la ligne 15 : 37 700 au total, soit quelque 5400 anneaux et 180 000 heures de travail, pour les deux chantiers.

Des contrats en béton donc, en CDI et à plein-temps. « Nous ne recherchon­s pas de qualificat­ion spécifique, précise Hugo le Fol, le responsabl­e du site. Nous engageons tous les profils, tous les âges et nous formons les personnes sur poste. » Durée du chantier : 36 mois minimum.

Mais, à terme, pour le Grand Paris, ce sont 700 000 voussoirs qui seront commandés, soit un investisse­ment d’un milliard d’euros.

« Nous avons la possibilit­é d’installer une deuxième unité de production et une extension », poursuit Hugo le Fol.

Avec une zone de stockage de 12 000 m2 et d’une superficie totale de 35 000 m2, l’usine revit. Trois mois après la mise en activité, 750 anneaux, l’équivalent de 100 mètres de tunnel, attendent déjà d’être livrés sur les chantiers, à l’aide de semiremorq­ues. Dix anneaux de 57 tonnes chacun et comprenant sept voussoirs sont fabriqués par jour. Autant dire que l’usine tourne à plein régime.

Une aventure industriel­le

« Je suis très satisfait car ce site, qui appartenai­t à Bouygues et qui comptait 100 emplois à l’époque, était fermé depuis 12 ans, se réjouit Philippe Charpentie­r, le maire de Limoges-Fourches. Et puis, je suis rassuré car, d’un point de vue nuisances sonores, l’usine n’a pas d’impact pour la population, car installée à l’extérieur du village. » Et de poursuivre : « J’espère qu’après les lignes 11 et 15, Alliance va développer d’autres chantiers. Il faut compter 20 ans de travaux pour le Grand Paris. »

Le début d’une grande aventure industriel­le pour Philippe Yvin, le président du directoire de la Société du Grand Paris. « Cette usine, très moderne, permet de nous insérer dans un processus de production respectueu­x de l’environnem­ent », commente-t-il. En effet, la centrale à béton possède un système de traitement des eaux, lesquelles sont récupérées et réinjectée­s. Située à 35 et 40 kilomètres des deux chantiers, l’implantati­on de l’usine à Limoges-Fourches permet également de limiter l’impact carbone des transports.

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©La République de Seine- et- Marne

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