Le mari alcoolique a fait vivre un calvaire à sa famille
Incapable de surmonter la séparation imposée par son épouse, aggravée par sa demande de divorce, Franck l’a harcelée et menacée durant cinq mois. Il a alterné appels, messages vocaux, SMS et petits mots pour exprimer son amour, sa peine et sa haine.
Dans la nuit du 8 décembre, vers 4 heures du matin, Franck pénètre dans l’immeuble habité par son ex, rue de la Fontaine du Toit à Fublaines. Arrivé sur le palier, il se met à hurler et tape à la porte. Réveillée, Christine lui ouvre pour éviter de déranger ses voisins mais le contraint à demeurer sur le seuil. Une fois parti, elle découvre des inscriptions au feutre reprenant maladroitement quelques termes utilisés dans des textos.
Trop c’est trop ! En milieu de matinée, Christine s’est présentée au commissariat de Meaux pour déposer plainte. Au-delà de l’incident nocturne, elle a décrit le harcèlement subi depuis de nombreuses semaines.
2 308 appels et 604 SMS en 5 mois !
Les enquêteurs ont exploité le téléphone portable de la plaignante et dénombré 2 308 appels et messages vocaux ainsi que 604 SMS pour la période d’août à début décembre, couvrant tous les registres : chantage affectif, au suicide, à la douleur, menaces, insultes, déclarations d’amour.
Trois jours plus tard, les policiers ont interpellé Franck à son domicile et l’ont trouvé ivre au milieu de bouteilles vides de whisky, de vin et de bière. Six tests d’alcoolémie ont été nécessaires avant de pouvoir lui notifier son placement en garde à vue et ses droits.
L’audition des deux fils aînés de 18 ans et 16 ans ont fourni un aperçu de l’ambiance familiale : « Mon père a parfois le regard méchant. Il a tous envie de nous tuer, ça me fait peur ! Il s’énerve facilement et ma mère lui crie dessus. Je veux que mon père arrête ses conneries. On a peur de notre père ! Je souhaite qu’il soit incarcéré et laisse ma mère tranquille ! » .
« La prison, c’est à la maison pour elle ! »
À la barre du tribunal correctionnel de Meaux, mercredi 13 décembre, Christine a tenu à tempérer les accusations contre son ex-mari : « Quand monsieur ne boit pas, tout va très bien. Les enfants sont inquiets pour leur papa. Qu’il fasse de la prison, ce n’est pas notre but, on veut qu’il guérisse » . Dans le box, Franck a paru insensible à ces propos et n’a émis que de timides regrets après la plaidoirie offensive de Me Ramadier pour la partie civile et l’insistance du président. La représentante du ministère public a débuté ses réquisitions en saluant « le courage de madame qui endure l’enfer depuis des mois » et a poursuivi : « La prison, c’est à la maison pour elle ! » .
Franck a été condamné à douze mois de prison dont cinq avec sursis – mise à l’épreuve assortie d’une obligation de soins et d’indemnisation, d’une interdiction de contact et de paraître au domicile de Chris- tine. Un renvoi sur intérêts civils au 22 mai 2018 a été prononcé et un mandat de dépôt a été délivré. Franck a quitté le box pour rejoindre une cellule au centre pénitentiaire de MeauxChauconin.