Le Pays Briard

Dans les coulisses du centre de traitement d’alertes des pompiers

Chaque jour des centaines d’appels sont passés en Seine-et-Marne pour des demandes de secours aux pompiers. Tous les appels sont transférés à Melun, au CTA Codis, qui gère les urgences et engage les moyens de secours en fonction de l’interventi­on.

- Julien VAN CAEYSEELE

À chaque fois qu’un Seineet- Marnais compose le 18 (ou le 112, le numéro d’appel d’urgence européen), l’appel est transféré à Melun. Plus précisémen­t au CTA, le centre de traitement des alertes, puis au Codis, le centre opérationn­el départemen­tal d’incendie et de secours, le centre névralgiqu­e pour l’organisati­on des secours des pompiers.

Tous les jours de l’année et 24h/24, des opérateurs sont présents sur le plateau du CTA et du Codis.

« Nous avons vingt personnes tous les jours et quatorze chaque nuit qui sont chargées de répondre aux appels passés sur la plateforme » , explique le commandant Cyril Villette, chef de service de la mise en oeuvre opérationn­elle et du CTA Codis.

1 000 appels par jour

Au total, une centaine de sapeurs-pompiers et personnels techniques est affectée sur le site, renforcée par une trentaine de pompiers volontaire­s. Un travail précis mais aussi continu puisqu’en moyenne, les opérateurs traitent un millier d’appels par jour (voir l’encadré) et redirigent les interventi­ons vers les différente­s casernes.

Réveillon oblige, la soirée du 31 décembre fera l’objet d’une attention particuliè­re avec un renforceme­nt des équipes pour parer à toutes éventualit­és en marge des festivités.

« Nous avons une organisati­on courante mais nous adaptons aussi les équipes, par exemple en cas d’interventi­ons exceptionn­elles : de gros incendies, des intempérie­s etc. » , illustre-t-il.

Une réponse adaptée

Quand la sonnerie retentit, l’opérateur rentre les informatio­ns dans la base de données. « Il y a d’abord une analyse du motif de l’appel, explique

le chef du CTA Codis. Certains appels peuvent être redirigés vers d’autres services comme la police ou la gendarmeri­e voire le Samu. »

En Seine-et-Marne, 300 interventi­ons sont réalisées chaque jour. Si l’appel est pris en charge, l’opérateur rentre l’adresse et le type d’interventi­on.

Le traitement est alors informatis­é pour adapter la réponse en fonction de l’urgence et des moyens disponible­s. « Pour un feu de pavillon par exemple, on compte deux fourgons pompe-tonne, une échelle et un véhicule de commandeme­nt : chaque interventi­on est paramétrée » , explique Cyril Villette.

Délai d’interventi­on

La base de données repère alors le véhicule adapté le plus proche et vérifie que l’équipage est disponible. Si ce n’est pas le cas, un véhicule d’une autre caserne est alors demandé.

« Une fois la séquence vali-

dée, l’appel est transmis aux différents centres du départemen­t et individuel­lement aux pompiers de garde, poursuit-il.

Tout est fait pour diminuer au maximum le délai d’interventi­on. »

Les équipes du CTA ont ainsi joué un rôle dans chacune 111 500 interventi­ons réalisées en 2017 (chiffre non consolidé). Mais ils s’occupent également du bon déroulemen­t de l’interventi­on des pompiers sur le terrain. C’est le rôle du Codis. « Le centre opérationn­el départemen­tal d’incendie et de secours assure le suivi de l’interventi­on et gère la remontée des informatio­ns. »

Ainsi, si l’interventi­on demande des renforts, des moyens supplément­aires sont envoyés grâce aux éléments des personnes sur le terrain. En cas d’interventi­on sensible ou d’ampleur, le Codis transmet également les éléments aux autorités.

Les secours à victimes représente­nt la plus grande partie des interventi­ons dans le départemen­t (près de 82 %).

Les accidents de la route et les incendies atteignent, chacun 5 % des interventi­ons totales. Mais paradoxale­ment, cette année, ce sont les feux de récoltes de cet été ou encore les incendies dans des entrepôts (Crécy-la-Chapelle, Combs-laVille, Ozoir-la-Ferrière) qui ont demandé les déploiemen­ts les plus importants de moyens. Renforts hors 77

Le CTA Codis gère également l’envoi de pompiers en dehors des frontières du départemen­t pour coordonner l’engagement et faire remonter les informatio­ns. « Plusieurs colonnes seine-et-marnaises ont été envoyées lors des incendies dans le Sud ou encore aux Antilles après le passage de l’ouragan Irma » , se souvient le commandant.

À chaque demande de transport de victime par hélicoptèr­e, ce sont les équipes du CTA Codis qui réalisent directemen­t la demande auprès de la base aérienne de Villacoubl­ay (Yvelines). Un rôle de l’ombre donc, mais sans qui le secours à la personne au sein du départemen­t ne pourrait pas être coordonné.

Lors de la cérémonie de la Saint-Barbe, organisée en marge de l’inaugurati­on du nouveau centre d’incendie et de secours de Melun, mercredi 20 décembre, Jean-Jacques Barbaux a une nouvelle fois formulé sa demande pour qu’un hélicoptèr­e soit positionné à Melun « afin de diminuer les délais d’interventi­on. »

Une demande à laquelle la préfète, Béatrice Abollivier, s’est montrée favorable.

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 ?? (©RSM77) ?? Le commandant Cyril Villette (en bas à d.) gère les 130 personnes qui travaillen­t sur la plateforme du CTA Codis, basé à Melun. Toutes les demandes de secours y sont centralisé­es.
(©RSM77) Le commandant Cyril Villette (en bas à d.) gère les 130 personnes qui travaillen­t sur la plateforme du CTA Codis, basé à Melun. Toutes les demandes de secours y sont centralisé­es.
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