Carrefour passera en locationgérance en mars 2018
Le sujet est public depuis cet automne. Cependant, dès son arrivée cet été à la tête de Carrefour, Alexandre Bompard s’intéressait déjà à la locationgérance pour relancer quelques hypermarchés en difficulté chronique. Fin octobre, cette solution a été confirmée aux partenaires sociaux du groupe de la grande distribution. Et le Carrefour de Château-Thierry est concerné. Il entre dans les critères des magasins cibles, à savoir qu’il emploie entre 100 et 150 personnes, que sa superficie représente 3 000 à 7 000 m², et que son chiffre d’affaires est faible, d’environ 25 millions d’euros.
Un système gagnantgagnant ?
Ainsi, en mars 2018, les murs appartiendront toujours à Carrefour qui reste propriétaire du fonds de commerce, mais l’organisation et la gestion du magasin et des stocks sera déléguée à une personne ou société extérieure, en contrepartie d’une redevance. L’intérêt étant de mettre à la tête un locataire-gérant, et non un « simple » salarié, qui va s’investir davantage puisqu’il travaillera partiellement pour lui.
Le recrutement a commencé. Les candidats attendus ont idéalement un profil de directeur de magasin expérimenté, avec un esprit entrepreneurial et un apport financier suffisant. Si aucun repreneur ne se manifeste, une fermeture n’est pas exclue mais compensée si possible par des ouvertures de formats plus petits dans la même zone.
Des salariés inquiets
Selon une source syndicale, cette annonce suscite beaucoup d’inquiétude parmi les salariés. En effet, la gestion du personnel sera assurée par d’autres patrons, les repreneurs, et non plus par Carrefour. Autant de charges en moins pour la multinationale. Si le locataire-gérant est tenu de conserver les équipes en place, avec leur ancienneté, leur qualification et leur salaire brut, et de respecter la convention collective de branche, il n’est en revanche pas obligé d’appliquer les accords collectifs de Carrefour Hypermarchés, ni la politique d’intéressement ou le plan d’épargne du groupe. Les salariés de Château-Thierry, dont l’effectif est de 145, seront donc tous repris, comme l’assure l’enseigne. Mais peu à peu, c’est ce qui les inquiète, le repreneur aura la possibilité de revenir sur certains avantages sociaux. Les cadres, quant à eux, craignent de devoir quitter leur lieu de travail actuel, étant soumis à la clause de mobilité.
Sur les trois prochaines années, 35 hypermarchés sont concernés.