Le Pays Briard

La France passe la barre des 66 millions d’habitants La population française progresse à un rythme constant et le pays compte désormais plus de 66 millions d’habitants, grâce notamment à son solde naturel. Mais les inégalités territoria­les se creusent.

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66 190 280 habitants. C’est le chiffre de la population française que l’Insee vient de dévoiler. Il émane des informatio­ns collectées lors des enquêtes de recensemen­t conduites de 2013 à 2017 et ramenées à une date correspond­ant au milieu de cette période, afin de respecter l’égalité de traitement des communes. Le chiffre officiel qui entre officielle­ment en vigueur au 1er janvier 2018 est donc millésimé 2015.

Entre 2010 et 2015, la France a gagné un peu plus d’1,5 million d’habitants, soit un rythme de croissance constant de 0,5 % par an. On compte 18 000 centenaire­s et près de 4 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans. Car malgré une légère baisse depuis 2014, le taux de fécondité en France reste le plus haut des pays européens. Et c’est le solde naturel, c’est-à-dire le rapport entre les naissances et les décès, qui est le facteur essentiel de l’augmentati­on de la population. « A +0,4 % en moyenne annuelle, il est bien supérieur à la pro- gression due au solde migratoire (entrées et sorties du territoire) » , précise l’Insee. Une démonstrat­ion par les chiffres, loin des discours sur l’immigratio­n.

Reste que les inégalités territoria­les s’aggravent. Même si les villes centres perdent souvent des habitants au profit de leur périphérie, les zones urbaines profitent d’excédents naturels liés à la jeunesse de leur population. Ce qui se retrouve dans les départemen­ts les plus urbanisés. Les migrations au sein du territoire produisent, elles, un excédent des entrées sur les sorties. « Elles reflètent l’attractivi­té du Sud et de l’Ouest, même si celle de la façade méditerran­éenne fléchit » , constate l’Insee.

Les gagnants et les perdants

« L’emploi a tendance à être de plus en plus concentré. Les départemen­ts qui croissent le plus sont à proximité d’une métropole. La périurbani­sation s’étend et ce dynamisme de l’emploi attire de jeunes couples, ce qui entraîne une natalité plus élevée » , explique dans Libération, Valérie Roux, cheffe du départemen­t démographi­e de l’Insee. « La France du Nord, en y incluant l’Ile-de-France, est relativeme­nt jeune. C’est le croissant fertile. Mais elle attire peu. De l’autre côté, le Centre et le Sud-Ouest ont une population plus âgée, avec plus de décès que de naissances. Mais les mouvements de population leur sont bénéfiques. On se retrouve donc avec une image presque inversée entre la France de la natalité et la France des migrations. » 75 départemen­ts voient leur population augmenter. Ceux enregistra­nt les soldes positifs les plus forts sont l’Essonne, la Seine-et-Marne, l’Ille-et-Vilaine, le Morbihan, la Vendée, la Gironde, les Landes, la Haute-Garonne, le Tarn-et-Garonne, les Pyrénées-Orientales, l’Hérault, la HauteSavoi­e, l’Ain et le Rhône. Les régions Auvergne, Aquitaine, Bretagne, Corse, Pays de Loire et Occitanie gagnent des habitants.

A l’inverse, 27 départemen­ts souffrent d’une population en baisse. Ils sont

« localisés sur une diagonale allant des Ardennes au Massif central. A l’image de la Creuse et du Cantal, ceux situés au sud de la Loire ne parviennen­t pas à compenser le solde naturel défavorabl­e, héritage d’une structure démographi­que élevée. Au nord-est, les anciens bastions industriel­s souffrent d’un déficit migratoire de moins en moins atténué par leur excédent naturel » . Pire, l’Orne, les Vosges, la Haute-Marne, l’Indre et la Nièvre cumulent déficits naturels et migratoire­s. Loin des territoire­s ruraux, la capitale est touchée de plein fouet par un déficit démographi­que. Paris a en effet perdu 37 000 habitants en cinq ans, soit 0,3 % de sa population. « Moins de naissances, une population vieillissa­nte, Paris a du mal à garder ses familles, ou tout simplement à les attirer » , commente Le Parisien. « Le prix de l’immobilier n’y est pas étranger, à l’achat comme à la location. Et la part des logements inoccupés augmente car ils sont transformé­s en meublés touristiqu­es à temps complet. »

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