Un après-midi avec une patrouille de gendarmerie
Chaque mois, Le Pays Briard vous fait vivre de l’intérieur le quotidien des gendarmes de La Ferté-Gaucher et Rebais. Au mois de décembre, nous avons passé un après-midi avec une patrouille. Enquête, contrôle routier, messages radio… Reportage.
Les brigades de La FertéGaucher et Rebais, bien que distancées d’une dizaine de kilomètres, font partie de la même unité. Les gendarmes des deux secteurs coopèrent, partagent leurs informations et effectuent des patrouilles conjointement. Le 8 décembre, nous avons embarqué avec le maréchal des logischef Nicolas Novella, le brigadier Guillaume Le Rouzès et l’élève gendarme Pierre-Arnaud Mallet à bord d’un véhicule de gendarmerie le temps d’un après-midi. Un reportage a priori sans risque, mais les militaires n’en prendront aucun en me confiant un gilet pare-balles.
■ 14H58
Je monte à l’arrière du véhicule, à côté de Guillaume Le Rouzès. Concentré, ce dernier maintient fermement son fusilmitrailleur. Avec ses collègues, ils s’assurent une vision à 360°. « Nous devons aller constater un cambriolage commis durant la nuit » , introduit Nicolas Novella. Cette tâche n’était pas prévue. Tant mieux, c’est parti. Direction le hameau de Mazagran, à Saint-Denis-lès- Rebais. Sur la route, alors qu’une pluie fine arrose la Brie, les militaires dévoilent un pan de leur méthode d’investigation : « Il faut se mettre dans la peau du cambrioleur » .
■ 15H12
Les gendarmes sortent du coffre les outils nécessaires pour extraire des traces ADN et d’éventuelles empreintes. À l’aide de poudre magnétique, Nicolas Novella traque tout indice laissé par les malfaiteurs. La porte-fenêtre donnant sur le jardin et le mobilier sont passés au crible, notamment par un écouvillon humidifié avec du sérum physiologique. Mais les enquêteurs ne trouveront aucune piste, les cambrioleurs ayant utilisé des gants. « Ils cherchaient de l’argent mais malheureusement pour eux je n’ai rien chez moi » , informe le propriétaire du pavillon. L’enquête de voisinage, elle aussi, ne donne rien.
■ 16H05
La patrouille se présente aux abords de l’école élémentaire de Rebais. Les gendarmes entament un contrôle routier à quelques mètres de l’établissement. Se montrer avant les fêtes, alors que les journées raccourcissent, est un enjeu important. Mais pas à n’importe quel prix. Nicolas Novella : « Nous sommes indulgents et pas là pour matraquer. » Lors du contrôle, aucun automobiliste n’est en tort. Grâce à leur nouveau téléphone portable, les gendarmes vérifient les pièces d’identité et les permis de conduire d’un simple scan via une application. Guillaume Le Rouzès assure la sécurité de ses collègues en exhibant son HK UMP 9. Mais, n’étant pas à l’abri d’un acte terroriste isolé, il avoue « se préparer au pire. Personnellement, j’ai peur tout le temps. » « La sécurité prime avant tout » , ajoute Nicolas Novella. Du coup, à la nuit tombée, les gendarmes ne s’exposent à aucun risque inutile.
■ 16H32
Sur la route menant à SaintCyr-sur-Morin, où les gendarmes doivent notifier à un jeune homme la suspension de son permis de conduire après avoir consommé des produits stupéfiants, les trois militaires nous racontent leur parcours et leurs motivations. Originaire des Ardennes, Guillaume Le Rouzès est affecté en Brie depuis un an et demi. Il dit apprécier « l’action et l’adrénaline » procurées par une opération, « le contact avec les gens » et le fait de « résoudre une enquête » . L’élève gendarme Pierre-Arnaud Mallet, lui, a été formé pendant huit mois à l’école des sous-officiers de Montluçon (Allier). Intégré à la brigade de Rebais depuis la mi-juillet, il gère un portefeuille d’enquêtes variées que ses supérieurs lui confient.
■ 16H57
Dans le cadre d’opérations de sécurisation durant les fêtes, les gendarmes vont à la rencontre des commerçants. À La FertéGaucher, la patrouille se gare sur le parking d’Intermarché pour « une visite de courtoisie » . Le patron du centre commercial, écoeuré par les vols à répétition, informe les militaires de l’automatisation de la station-service courant janvier.
Après deux heures de patrouille, Nicolas Novella, Guillaume Le Rouzès et PierreArnaud Mallet me redéposent à la brigade de La Ferté-Gaucher, d’où ils continueront leur sortie jusqu’en début de soirée, avec le même entrain.