Le Pays Briard

Patrimoine : quel avenir pour la collection de Jacques Beauvois ?

Il y a 11 ans, Jacques Beauvois, passionné d’histoire et des pierres qui ont fait la réputation de La Ferté-sous-Jouarre, vendait sa collection à la municipali­té de l’époque. Mais aujourd’hui, que devient-elle ?

- Audrey GRUAZ

Pendant des années, la collection de Jacques Beauvois n’était visible que dans sa maison. Chaque centimètre carré était occupé par un objet, une pierre, une partie de l’histoire de La Ferté-sous-Jouarre. Jacques Beauvois a consacré sa vie à amasser tout ce qui concerne la pierre meulière, son écomusée au hameau des Poupelins à Reuil concentrai­t alors plus de 7 000 pièces.

En 2006, pour faire vivre sa collection, il a accepté de la vendre à la municipali­té, à la Région et au Départemen­t. Marie Richard, alors maire de l’époque, avait promis de créer un musée, un lieu où les Fertois pourraient s’approprier leur patrimoine. Mais d’autres dossiers sont venus repousser ce projet. Puis la mairie a changé de premier magistrat, deux fois. D’abord Nathalie Pierre, puis Ugo Pezzetta.

Rapidement après son arrivée à la tête de la commune, Ugo Pezzetta a annoncé qu’il n’y aurait pas de musée de la pierre meulière : trop cher, la Ville a d’autres priorités.

Des pièces auraient disparu

Mais depuis 10 ans, qu’est devenue l’immense collection de Jacques Beauvois ? Celui-ci s’inquiète : il dénonce une mauvaise conservati­on des pièces et surtout, la disparitio­n de certains éléments.

La Ville de La Ferté assure avoir convenu récemment de

« la nécessité de mettre cette collection en valeur » . Certains éléments, les plus facilement transporta­bles, seront exposés lors de la prochaine Foire paysanne.

« Nous allons travailler avec le service culturel de la ville pour organiser des exposition­s dans certains bâtiments de la commune. Y seront exposés des pierres et des outils, de petites tailles » affirme la municipali­té qui assure avoir sollicité des fonds pour aider à la remise en état et à la conservati­on des pierres et des outils de la collection de Jacques Beauvois. « La mise en valeur de la collection sera portée par le futur office de tourisme intercommu­nal qui naîtra de la fusion des Pays fertois et de Coulommier­s au 1er janvier. C’est la nouvelle agglomérat­ion qui aura la charge de développer des projets pédagogiqu­es et culturels pour cette collection » .

Un inventaire obligatoir­e

Mais avant cela, un inventaire s’annonce obligatoir­e pour connaître précisémen­t le volume de cette collection qui dort depuis une dizaine d’années, « quand nous sommes arrivés à la mairie, il manquait déjà des pièces » affirme la Ville.

Un acte notarial contraigna­nt

Mais la mise en valeur de la collection risque de se heurter à une difficulté : lors de la vente de celle-ci, une convention notariale a été signée obli- geant le nouveau propriétai­re, la municipali­té, à la conserver dans un périmètre restreint et à l’exposer dans sa globalité. Les pierres meulières ne peuvent pas quitter La Ferté-sous-Jouarre, pas question donc de les exposer au musée départemen­tal de Saint-Cyr ou même de les faire voyager jusqu’à Coulommier­s. « Nous allons recevoir Jacques Beauvois pour que l’office de tourisme travaille à ses côtés à faire vivre cette collection » .

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Jacques Beauvois, ici, au milieu de pierres meulières. (Photo d’archives)

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