Le Rotary tend la main aux cadres au chômage
Le dispositif Club Emploi Cadres permet à des cadres au chômage et jeunes diplômés qui recherchent leur premier emploi d’intégrer le marché de l’emploi. Ce sont les bénévoles du Rotary, cadres actifs ou retraités, qui assurent ces suivis.
Ils sont diplômés, compétents et motivés ! Pourtant ils ne parviennent pas à (ré) intégrer le marché de l’emploi. La faute à leur âge, parfois, aux débouchées, souvent, ou à une modification de la société qu’ils n’ont pu ou su anticiper. C’est pour pallier ce phénomène que Bernard Beraud, membre du Rotary Club de Claye-Souilly, a créé le Club Emploi Cadres (CEC) en 2007. Objectif : aider à la réinsertion des cadres au chômage et à l’insertion des jeunes diplômés qui ne trouvent pas leur premier emploi.
« Ce sont en général des gens qui ont plus de 45 ans ainsi que des jeunes qui ont un Master en marketing ou en communication et qui ne trouvent pas d’emploi depuis deux à trois ans »
, note Jean-René Veyre, membre du Rotary Club de BriePontault (il en était le président l’année dernière).
Depuis 2007, plusieurs autres Rotary ont pris le train en marche. Aujourd’hui, sept CEC sont opérationnels en IleDe-France Est et dans l’Oise, dont trois rien qu’en Seine-etMarne : Claye-Souilly, Meaux et Brie-Pontault. Fin 2017, le bilan total de cette action se chiffrait à 537 demandeurs d’emplois passés par ce dispositif gratuit, dont 80 % d’entre eux sont retournés au travail, que ce soit en salariat (CDD et CDI) ou dans la création ou la reprise d’une entreprise (pour 20 % d’entre eux).
Fort de ce succès, Jean-René Veyre a pris la tête de l’association nationale des CEC créée en 2017 sous l’égide du Rotary International. Son ambition ? Essaimer le concept dans les autres Rotary clubs du pays.
« Nous travaillons en partenariat avec Pôle Emploi Seineet-Marne avec qui nous allons prochainement signer une
convention. Nous proposons un suivi individualisé, une aide personnalisée et une expertise dans les domaines que
nous connaissons » , affirme le président. En effet, les bénévoles du Rotary sont eux-mêmes des cadres actifs ou à la retraite. Ils peuvent ainsi « avoir le même
langage » que les chômeurs et leur faire profiter, lorsque c’est possible, de leur réseau. « Nous sommes des cadres qui parlent à des cadres » , avance-t-il.
Une réunion par semaine
Les réunions ont lieu une fois par semaine pendant deux à trois heures. Chaque groupe suit une dizaine de personnes. Les animateurs ont pour la plupart une expérience dans le recrutement ; aussi peuvent-ils mettre à l’épreuve les cadres à la recherche d’un emploi, les corriger, les aiguiller et, surtout, leur redonner confiance en eux. C’est bien là que le bat blesse !
« Souvent, ils recherchent un travail depuis plusieurs années. Ils sont isolés et convaincus d’avoir un problème personnel. Ils se remettent en question et perdent espoir » , note Jean-René Veyre. Et d’ajouter : « On n’est pas conseiller Pôle Emploi, on ne fait pas le même travail. On ne peut pas traiter autant de personne. On cible un domaine en particulier que l’on maîtrise. Ce que l’on fait, ce que d’autres ne font pas. Et ça donne des résultats ! »
CV et simulation d’entretiens
Bien entendu, des simulations d’entretiens d’embauches et l’amélioration du CV sont au programme. La première étape étant surtout consacrée à la définition du projet professionnel.
Pour bénéficier de ce service, entièrement gratuit rappelonsle, il existe deux façons : être envoyé par Pôle Emploi ou passer directement par l’association qui sélectionne ensuite les candidats qu’elle peut recevoir, en fonction des profils et des places qui restent. Pour ceux qui intégreront le Club Emploi Cadre, deux promesses leur sont formulées : « On ne vous abandonnera pas et il n’y a pas de limite de durée pour retrouver un emploi, s’il faut deux ans on vous accordera deux ans. »
« Des cadres qui parlent à des cadres »