Le Pays Briard

Résistance­s militantes ou Défaillanc­es angoissant­es ?

Chloé, de la librairie Au Chapelier lettré, à Faremoutie­rs, « milite » pour Refuser pour résister, dans la peau d’un refuznik. Quuant à Nikita, de la maison de la presse Les Deux Muses, à Coulommier­s, elle propose un thriller psychologi­que Défaillanc­es.

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de Martin Barzilai

Qui sont les refuzniks ? Des hommes et des femmes dont l’âge, la profession, l’orientatio­n sexuelle changent d’une personne à l’autre… Des habitants de Tel Aviv ou Jérusalem qui refusent, pour des raisons politiques ou morales, d’effectuer leur service militaire, emblème constituti­f de la citoyennet­é israélienn­e. Ce livre, soutenu par Amnesty Internatio­nal, vous propose d’explorer les facettes de ces personnali­tés hors du commun.

Une cinquantai­ne de portraits

« 10 ans. Il aura fallu presque 10 ans au photograph­e Martin Barzilai pour réunir, entre 2008 et 2017, le portrait d’une cinquantai­ne de refuzniks. Un travail de longue haleine face à une société qui méprise ces gens, pointe du doigt une absence de patriotism­e.

Dans une culture militarist­e qui inonde les citoyens dès leur plus jeune âge jusqu’à les faire suffoquer, il faut du courage pour dire non à l’armée. Traîtres à leur patrie, héros de la liberté. Les refuzniks ont fait leur choix, un choix difficile qui leur a souvent valu l’hostilité de leur famille et de leurs amis. Littéralem­ent, ce nom signifie « ceux qui refusent ». Refuser est un droit mais en Israël, il faut se battre, le revendique­r, être animé d’une volonté incroyable. Jetés en prison pour refus d’intégrer l’armée (la durée de l’incarcérat­ion peut varier de quelques semaines à deux ans selon les cas), ils ne lâchent rien. Barzilai les définit comme des insoumis incarnant « un point de rupture, une discontinu­ité dans une société pensée comme un bloc militarist­e ».

Un sujet méconnu mis en lumière

A la lecture édifiante de l’ouvrage, on ne peut s’empêcher de s’étonner de si peu les connaître, du manque de médiatisat­ion à leur sujet… Et de les admirer, eux, ainsi que Barzilai qui leur a dédié ce livre. La sympathie de ce dernier pour les refuzniks est visible, à chaque portrait. La présentati­on est toujours la même : nom, âge, profession, suivi d’un texte où le refuznik raconte son histoire, le tout agrémenté d’une photo. Ces photos sont sobres, magnifique­s et la déterminat­ion de ces gens hors norme semble littéralem­ent transcende­r chaque page. Un regard, une posture… Barzilai, en photograph­e prodige, a capté l’essentiel. Surtout, il a pu saisir toute la diversité de ces gens, artistes, journalist­es, professeur­s, infirmiers, chercheurs, agriculteu­rs ou étudiants.

Quant aux témoignage­s, les refuzniks font preuve d’une franchise qui désarçonne parfois, tant nous sommes habitués à voir la politique comme tabou, un sujet qu’il vaut mieux éviter en famille comme dans le cadre profession­nel. Leur regard sur la politique, leur pays, leur entourage et ce qu’ils ont tiré de leur refus, tout cela nous est délivré sans fioriture. Parfois l’expérience est positive, comme Omri Baranas qui affirme croire toujours « en l’égalité », qu’il « n’y a pas de gens meilleurs que d’autres et que la discrimina­tion ne devrait pas exister » ; D’autres fois, le résultat est plus négatif ou mitigé, comme pour Yuval Oron, étudiant, qui admet que « si c’était à refaire je ne suis pas certain que je le referais. […] D’une certaine façon, c’est jouer le jeu de l’armée que d’accepter d’aller en prison. […] Il y a peutêtre de meilleures façons [de se battre]. »

Omri Baranas, Gal, Yuval Oran, Taïr Kaminer et Aiden Katri Maysel ne sont que quelques exemples, piochés au fil des pages… Mais tous ces portraits méritent d’être lus ! Car Refuzniks est un ouvrage fort et indispensa­ble, qui prône la liberté et le courage. »

Refuzniks - Dire non à l’armée en Israël

de B-A Paris

Tout a commencé cette nuitlà, dans la forêt. Cassandra ne s’est pas arrêtée pour proposer son aide à la conductric­e de la voiture immobilisé­e sur le bord de la chaussée, en plein orage. Lorsqu’elle apprend le lendemain que la femme a été retrouvée sauvagemen­t assassinée, Cass est assaillie par la culpabilit­é. Et les coups de fil anonymes qu’elle reçoit désormais chez elle ravivent son angoisse. Elle en est persuadée : quelqu’un l’a vue, ce soir-là. Quelqu’un qui continue de l’observer. Quelqu’un qui pourrait bien être l’assassin. Pourtant ni son mari, ni sa meilleure amie ne prennent ses craintes au sérieux. Et alors que Cass elle-même commence à douter face à ses trous de mémoire de plus en plus fréquents, ses angoisses se transforme­nt en terreur.

« B. A Paris revient avec un nouveau thriller psychologi­que. Après le superbe Derrière les portes, c’est cette fois-ci Défaillanc­es qui attire notre regard !

Nous entrons dans la vie de Cassandra Anderson ou plus communémen­t nommé Cass, mariée et professeur d’histoire dans un collège. Alors qu’elle s’apprête à rejoindre des collègues pour faire la fête, un énorme orage éclate sur le chemin du pub. Malgré les conseils de son mari, elle passe par le raccourci et tombe sur une voiture en panne. Intrigué, elle s’arrête, remarque une femme mais comme elle ne lui fait pas signe, Cass repart. Le lendemain, elle apprend que la fameuse jeune femme a été sauvagemen­t assassinée.

Rongée par les remords, c’est une lutte contre elle même et la démence, dont elle pense être atteinte, qu’elle entame et de nombreux appels anonymes ne vont rien arranger. Et si elle était en danger elle aussi ?

Le remord est parfois la pire des punitions et l’auteure l’a très bien compris en nous laissant sombrer dans la folie de ce pageturner ! »

■ Martin Barzilai : Refuzniks - Dire non à l’armée en Israël aux éditions Libertalia. 197 pages. 20 €.

■ Défaillanc­es par B. A Paris, édition Hugo et Cie / Hugo thriller. 400 pages. 19,95 €.

Défaillanc­es

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