4G : la commune d’Argentières réduite au silence
Les Français vivant en zones rurales devraient enfin pouvoir profiter d’une couverture réseau de qualité et d’une amélioration d’internet sur les mobiles d’ici 2021. Argentières, dernière commune d’Île de France en « zone blanche » espère un miracle…
C’était l’une des promesses de campagne du Président Macron : permettre à l’ensemble des foyers français de profiter d’une bonne couverture réseau. Une mesure particulièrement attendue par des milliers de personnes habitant dans les « zones blanches » (zones de campagne ou de montagne, identifiées comme ne bénéficiant pas d’une couverture mobile de qualité).
Des territoires qui sont amenés à disparaître avant 2021, comme l’a assuré Julien Denormandie, le secrétaire d’État auprès du ministre de la cohésion des territoires.
Des travaux herculéens
3 milliards, c’est le montant que quatre opérateurs (Orange, SFR, Bouygues et Free) ont prévu d’investir pour répondre aux demandes étatiques. Par ailleurs, ils ont chacun consenti à fournir 5 000 installations supplémentaires d’ici 3 ans. En tout ce seront 10 000 communes qui pourront profiter de la 4G. De plus, le dispositif prévoit une forte couverture ferroviaire, sur plus de 30 000 kilomètres.
Cependant, Julien Denormandie l’assure, l’ensemble de ces améliorations ne coûtera pas un euro à l’État français. Il donne autorité à l’ARCEP (Autorité de régulation des télécoms) pour sanctionner au besoin les opérateurs peu scrupuleux, dès 2021.
Cependant, l’ensemble des plans étatiques visant à en finir avec les zones blanches ont échoué. On se rappelle notamment que Manuel Valls avait fait cette promesse fin 2015, sans pour autant parvenir à tenir son échéancier dont le terme était prévu fin 2016.
Commune oubliée
Argentières, petit village de plus de 400 d’habitants, situé juste après Chaumes-en-Brie à 50 kilomètres de Paris, est l’une de ces communes en « zone blanche » . Depuis sa prise de fonction en 2008 le maire, René Sapierre, n’a pas cessé de multiplier les démarches.
En 2009-2010, le maire nous explique « avoir rencontré les différents représentants des télécoms durant les congrès des maires. Cependant, une aussi petite commune ne les intéresse pas. Seul SFR accepta de monter une antenne derrière le château d’eau. Malheureusement, elle est bien trop petite par rapport au réservoir. Cela représente un trop grand coût, en somme notre situation n’a absolument pas évolué. » . Depuis, la mairie a rempli le dossier d’inscription en zone blanche en 2015 et s’est retrouvée confrontée à la loi du silence des institutions. Malgré les récentes promesses, René Sapierre ne s’attend à aucun changement « croyez- vous qu’ils vont investir d’importantes sommes d’argent pour 400 personnes ? » .
Une situation compliquée et dangereuse pour les Argentiers, qui ne peuvent pas contacter les secours, sans téléphone fixe, en cas d’urgence. Alors faut-il attendre un mort pour voir les télécoms investir ?
« On n’intéresse pas »