Le Pays Briard

Intercommu­nalités : créations, fusions, c’est loin d’être fini !

A l’heure où il est question d’une réorganisa­tion des collectivi­tés en Ile-de-France, la Préfète de Seine-et-Marne estime que les spécificit­és du départemen­t doivent être prise en compte à tous les niveaux.

- Fabien HERRAN

Béatrice Abollivier, préfète de Seine-et-Marne, est à ce titre représenta­nte de l’Etat dans le départemen­t. Une mission délicate à l’heure où le gouverneme­nt envisage plusieurs scénarios possibles sur l’avenir du départemen­t au sein de la région. Mais cette haute-fonctionna­ire, qui privilégie le dialogue avec les élus, est confiante. D’autant plus si l’on tient compte des réalités du territoire : « Il y a un élément important, la métropole, avec Paris et les départemen­ts de la petite couronne. Autour de cette métropole, il y a les départemen­ts de la grande couronne… mais la Seineet-Marne est le seul départemen­t « deux en un », très urbain à l’ouest, comparable à la petite couronne, et très rural à l’est, plus qu’ailleurs en Ile-de-France. Cela peut nécessiter une organisati­on deux en un ».

Un départemen­t singulier en Ile-de-France

Pour autant, Béatrice Abollivier refuse toute prise de position ou tout commentair­e sur ce qui n’est à l’heure actuelle que des propositio­ns concernant l’avenir du départemen­t. « Le préfet de la région Ilede-France, Michel Cadot, a présenté au Président de la République un rapport sur l’évolution de la métropole du Grand Paris avec non pas un scénario mais quatre scenarii différents. Quoi qu’il en soit, il faudra prendre en compte la spécificit­é, la singularit­é de ce vaste départemen­t. Mais soyons clairs, en termes de transports, on ne mettra pas de gares partout en Seine-et-Marne ! »

Avant la présentati­on de ce rapport, au mois de décembre dernier, Béatrice Abollivier a été sollicitée par le préfet de Région pour participer aux consultati­ons et concertati­ons avec les grands élus locaux : « Cela a eu lieu à l’automne et tout ce que l’on peut dire aujourd’hui c’est que le calendrier a été décalé, mais qu’une conférence sur les territoire­s devrait avoir lieu à la mi-février. »

Une réduction drastique du nombre d’intercos

Ainsi, sans prévisager du scénario qui sera choisi sur la future organisati­on de la métropole, Béatrice Abolliver a en revanche une position très claire vis à vis des intercommu­nalités. « Les EPCI - communauté­s de communes et communauté­s d’agglomérat­ion - doivent être les interlocut­eurs avec la Métropole. Cela nécessite que ces EPCI doivent être forts en termes de taille et de compétence­s » , affirme ainsi la préfète de Seine-et-Marne qui précise qu’à ce jour, aucun établissem­ent public de coopératio­n intercommu­nal ne peut prétendre aujourd’hui répondre à ce critère. « Les élus devront se prendre en mains car je l’affirme également, l’Etat ne sera plus force de propositio­n. »

Par le passé, l’Etat s’est-il montré trop interventi­onniste dans le regroupeme­nt des intercommu­nalités, notamment lors de la créationde structures interdépar­tementales, comme autour de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle ? « On l’a vu dans ce secteur, ces regroupeme­nts ont été faits contre l’avis des élus locaux… Ce ne sera plus le cas à l’avenir,. C’est aux élus de se rendre compte de la bonne dimension à donner aux intercommu­nalités, à s’entendre entre eux… Les intercommu­nalités ne se définissen­t pas pas leurs périmètres. Lles bonnes questions à se poser pour les élus c’est : qu’est ce que l’on fait ensemble dans une intercommu­nalité et comment on le fait ! » , précise Béatrice Abollivier qui imagine par exemple la création d’une grande intercommu­nalité regroupant Plaines et Monts de France, Pays de l’Ourcq et Pays de Meaux…

« En aucun cas les intercommu­nalités ne devront regresser, ajoute également la préfète. Il y a eu l’exemple d’une fusion où l’éclairage public a finalement été rétrocédé aux communes… Cela ne doit plus fonctionne­r comme ça. Il y a des compétence­s obligatoir­es et des compétence­s optionnell­es… et j’ajoute que si les intercommu­nalités veulent bénéficier de dotations de l’Etat, c’est naturellem­ent parce qu’elles endossent des compétence­s. Ainsi, je n’accepterai pas que des élus me disent que les dotations baissent… L’enveloppe est constante, donc si baisse il y a, c’est qu’il y eu abandon. »

Trop de syndicats intercommu­naux ?

Au-delà du chantier des intercommu­nalités, qui a beaucoup évolué mais qui reste encore à faire, Béatrice Abollivier estime qu’en parallèle un autre volet n’a pas été assez mené dans le départemen­t : « Les schémas de coopératio­n intercommu­nale comprennen­t également les syndicats, pour l’eau, pour l’environnem­ent… Il existe encore à ce jour en Seine-etMarne 350 syndicats intercommu­naux ! Alors qu’il y a eu des regroupeme­nts, des compétence­s optionnell­es prises par les intercommu­nalités… Ce chiffre pourrait se réduire à 50 ! Là aussi, les élus doivent s’organiser et se bouger. Leur destin est entre leurs mains. Par rapport à ce que j’entends, on a l’impression que les élus n’ont fait que subir ! Le départemen­t doit arrêter de subir, il doit se prendre en mains et s’armer ! » .

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La préfète de Seine-et-Marne, Béatrice Abollivier.

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