La future maison de santé en détails
Trois médecins généralistes s’associent au pharmacien pour bâtir une maison de santé à Fontenay-Trésigny. La mairie porte le projet et vise une ouverture d’ici 2020. Des spécialistes doivent aussi rejoindre l’équipe.
« La Ville pense à long terme » . C’est ainsi que Patrick Rossilli, maire de Fontenay-Trésigny, justifie le projet de maison de santé. Si la commune de 5 500 âmes compte actuellement trois médecins généralistes (les Drs Philippe Gautherot, Jean-Louis Guilbot et Nadège Schklartschik), deux d’entre eux arrivent vers la fin de leur carrière. « Il nous fallait donc prévoir les choses d’ici cinq ou dix ans » , avance l’édile.
La commune prévoit de construire cette maison de santé à l’arrière du centre culture Michel Polnareff, dans une partie non utilisée de cet ancien entrepôt. Là, sur une surface au sol de 660 m2, le maire ambitionne d’y aménager des cabinets de consultation pour accueillir plusieurs médecins généralistes, des spécialistes et des praticiens de santé.
1,8 M €, dont 60 à 70 % de subventions
L’ouverture est prévue en 2020, à la condition que le budget d’investissement soit finalisé. En effet, pour rendre possible ce projet la Ville espère n’avoir à débourser que 30 à 40 % du prix total (1,8 million d’euros TTC), le reste étant notamment pris en charge par l’Agence régionale de santé (ARS). Pour financer sa propre part, la mairie ambitionne ainsi de faire un emprunt qui serait remboursé en dix ou quinze ans grâce aux « loyers attractifs » des praticiens qui exerceront dans cette maison de santé (entre 8 à 10 € le m2).
« Ça ne pourra voir le jour qu’à la condition que l’on obtienne les subventions » , concède Patrick Rossilli qui reste confiant pour deux raisons : « D’abord, ce projet part de médecins généralistes qui souhaitent se regrouper. Mais en plus, le territoire de Fontenay-Trésigny et ses environs est reconnu comme une zone déficitaire dans la carte des déserts médicaux de l’ARS. »
À l’origine, c’est le pharmacien de la commune, Olivier Godart, et la généraliste de Marlesen-Brie, Nathalie Borsenberger, qui ont commencé à y songer. « On s’est dit que la situation deviendrait critique dans les années à venir et que nous devions l’anticiper » , explique Olivier Godart. Et de poursuivre : « Nous sommes allés voir le maire qui venait d’être élu et il s’est avéré que nous étions tous sur la même longueur d’onde. »
C’est à partir de là que s’est créée l’Association des professionnels de santé du bassin de vie de Fontenay-Trésigny. Celle-ci rassemble le pharmacien (président), le médecin de Marlesen-Brie et deux de Fontenay-Trésigny (Jean-Louis Guilbot et Nadège Schklartschik). Objectif : bâtir un projet médical reconnu par l’ARS afin de « pérenniser l’offre de soins. »
Éviter le modèle de Mortcerf
Les trois médecins de l’association expriment ainsi clairement leur désir de se regrouper et de continuer à travailler à Fontenay-Trésigny. C’est sûr eux que repose la viabilité du projet ! D’autres professionnels sont également prévus dans cette maison de santé (un kinésithérapeute, des infirmières, deux orthophonistes et une psychologue) mais le pharmacien rappelle que « rien n’est encore certain, des engagements doivent être signés. »
L’objectif est bien entendu de ne pas s’orienter vers une situation similaire à celle qui s’est produite à Mortcerf. Cette petite commune avait déboursé 700 000 (hors taxes) pour aménager une maison médicale dans un ancien manoir. Seulement, un an après, les quatre médecins étaient partis vers d’autres cieux, n’étant remplacé que par le Dr Claire Bellec.
Comment se prémunir d’une telle destinée ? « Rien n’est jamais certain, on ne peut pas enchaîner les médecins, juge Patrick Rossilli. Ce qui est sûr, c’est que si on ne fait rien on se retrouvera à terme avec un seul médecin à Fontenay et un autre à Marles. Déjà que les quatre actuels sont débordés, mais là ce serait pire ! »
Possibilité d’extension
Le pharmacien trésifontain estime lui aussi que « la maison de santé est l’une des solutions pour éviter que se crée un désert médical » . Il développe : « On est confiant. Ce n’est pas comme ailleurs où le projet se monte indépendamment des médecins. Ici, ce sont les médecins euxmêmes qui choisissent de se regrouper. Ce qui est plus simple après pour en attirer d’autres et pour faire s’installer des spécialistes.
Et pour anticiper les futurs besoins de la commune (qui doit atteindre les 6 500 habitants d’ici 2025), la mairie pourra dans le futur aménager la même surface à l’étage, afin d’accueillir les potentiels praticiens supplémentaires.
« Critique dans les années à venir »