Le Pays Briard

Le voisin irascible de nouveau condamné

Philippe F., déjà condamné pour harcèlemen­t et dégradatio­ns au mois de novembre, était à nouveau convoqué pour insultes et menaces envers des élus et des gendarmes, mercredi.

- De notre correspond­ant

Mercredi, Philippe F. était convoqué au tribunal de Meaux pour la deuxième fois en moins de deux mois (voir notre édition du 5 décembre 2017). Déjà condamné le 30 novembre dernier (voir par ailleurs), cet habitant de Saint-Siméon était cette fois convoqué pour des faits antérieurs. Et une fois encore, il ne s’est pas présenté à la barre. Son absence a fait réagir la présidente d’audience quand l’avocat du prévenu a proposé un renvoi : « Pourquoi ? Il n’a pas cru bon faire l’aller-retour ! » . Appelée à se prononcer sur la demande de la défense, la représenta­nte du ministère public n’a pas mâché ses mots : « Il faut juger. Il est représenté. Il faut en finir avec ce dossier ! » .

Insultes envers deux élus

Les faits remontent au mois de septembre 2016. Guy Simon, alors maire de Saint-Siméon, se rend avec l’une de ses adjointes au domicile de Philippe F. pour tenter une médiation et ramener le calme dans la rue Neuve des Prés, où les incivilité­s en tous genres se multiplien­t, notamment envers un couple et leurs enfants. Mais les élus ne s’attendaien­t pas à un tel accueil. A peine arrivés devant le pavillon, ils se sont fait agonir d’injures : « Toi, ferme ta g*****. T’es un bon à rien, tu finiras pas ton mandat » . La démarche entreprise a vite tourné court.

Fort de sa victoire sur les élus municipaux, Philippe F. n’a pas hésité à s’en prendre à ses voisins à plusieurs reprises. Un soir de novembre 2017, la situation a dérapé. Complèteme­nt éméché, il a sauté sur l’occasion quand il a vu Rémy, l’un de ses voisins, sortir fumer sa cigarette. Très vite, les insultes ont laissé place aux menaces : « Tu fumes ta dernière cigarette. Tu vas crever… » Le tout en exhibant un taser. Peu après, alertée par un autre résident de la rue, une patrouille de gendarmeri­e s’est présentée. Les gendarmes sont restés un peu, le temps de discuter avec Rémy, et sont repartis.

Les gendarmes lui tendent un piège

Rémy les a raccompagn­és à leur voiture et s’est attardé sur le trottoir. Aussitôt, Philippe F. est réapparu, très provocateu­r : « Alors, t’es tout seul ? Tes copains flics sont partis ? » . Tout en aboyant, il a glissé la main dans la poche semblant saisir quelque chose. Aussitôt, les gendarmes sont arrivés et lui ont intimé l’ordre de montrer ses mains. Sans attendre, ils l’ont maîtrisé, et l’ayant interpellé, ils ont découvert une arme dans sa poche.

La présidente d’audience s’est étonnée de lire dans le procès-verbal : « On va tendre un piège à monsieur F. » . Un stratagème présenté par le procureur de la République comme un moyen employé par les gendarmes « d’avoir un flagrant délit pour sortir de la parole de l’un contre la parole de l’autre » . Une méthode saluée aussi par l’avocat de la défense car « il fallait que ça s’arrête » .

Tenant compte de l’antériorit­é des infraction­s, la juge a condamné Philippe F. à dix mois de prison avec sursis. Elle a aussi prononcé l’interdicti­on de détenir une arme, l’obligation de verser une provision de 2000 euros pour l’examen psychologi­que du couple harcelé et le renvoi sur intérêts civils au 10 avril prochain. Une date choisie à dessein car à cette même audience sera fixé le montant de l’indemnisat­ion des gendarmes victimes d’une agression de la part du même prévenu.

 ??  ?? La rue Neuve des Prés, à Saint-Siméon, théâtre des agissement­s malhonnête­s du prévenu.
La rue Neuve des Prés, à Saint-Siméon, théâtre des agissement­s malhonnête­s du prévenu.

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