Le Pays Briard

Appelez-le monsieur pluviométr­ie !

Depuis plus de quarante ans, Claude Labarre note chaque jour les données de pluviométr­ie. 2017 était une année record d’après le pluviomètr­e du Fertois.

- Thomas BARON

« La lumière c’est la vie »

Depuis quarante et un ans, Claude Labarre compile dans un carnet les données de pluviométr­ie. « J’étais agriculteu­r, je ne faisais rien à l’aveugle » , raconte cet habitant de La Ferté-Gaucher. Le déclic ? L’année 1976 jugée « beaucoup plus pluvieuse que d’autres » . Claude Labarre installe un pluviomètr­e dans son jardin censé l’aider à travailler ses terres à la Grande Renoue, un hameau

de La Chapelle-Moutils. « Les récoltes ne sont jamais les mêmes d’une année sur l’autre, on dépend du temps ! S’il pleut, on ne peut pas travailler » , témoigne l’octogénair­e.

Si l’on suit cette logique, les agriculteu­rs ne doivent pas beau- coup travailler ces dernières semaines. Hier, lundi 22 janvier, le Grand Morin flirtait avec les trois mètres de hauteur à la station de Meilleray, selon Vigicrues, après les pluies continues qui se sont abattues sur la Brie. Sans oublier les 148 mm d’eau enregistré­s au mois de décembre.

En 2016 également, une année marquée par l’épisode pluvio-orageux du printemps, 1 055 mm d’eau sont tombés dans le jardin des époux Labarre. La cause des moissons catastroph­iques qui ont suivi ? Pour le

monsieur pluviométr­ie de La Ferté-Gaucher, le problème était en

réalité tout autre : « Les mauvaises récoltes ne sont pas la faute de l’eau mais de la

lumière, je l’ai vérifié ! » Pour étayer son hypothèse, Claude

Labarre explique : « Ma serre était pleine de lichen. Après les inondation­s, j’ai replanté des tomates mais elles manquaient de lumière. Après avoir retravaill­é ma serre, j’ai obtenu une bonne récolte. La lumière c’est la vie. »

De la pluie un jour sur trois en 2017

S’il est encore tôt pour présager d’un tel destin en 2018, Claude Labarre estime que l’année 2017 était un record en

terme de pluviométr­ie. D’après Claude Labarre, une année particuliè­rement pluvieuse affichait environ 750 mm d’eau

auparavant, contre « plus de 1 000 mm et 120 jours de

pluie » l’an dernier. Au-delà des intempérie­s, le Fertois a également son secret pour prévoir les aléas climatique­s. Grâce à la profondeur des nids de fourmis, il est certain qu’il ne gèlera pas cet hiver : « Je ne crois pas aux nids de pies ou tout ça. Je n’ai jamais trouvé plus juste que les fourmis. » Un personnage, ce monsieur Labarre.

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Claude Labarre pose à côté du pluviomètr­e dans son jardin de La Ferté-Gaucher.

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