Les Provinois partagés sur le retour de l’uniforme à l’école
Lors de ses voeux à la population, Olivier Lavenka, maire de Provins, a proposé le retour de l’uniforme dans les écoles primaires de la Ville.
Jeudi 11 janvier, Olivier Lavenka, maire de Provins, présente ses voeux. Pendant 40 minutes, il effectue pour la première fois cet exercice dévolu aux maires. Un discours duquel quelques phrases ont animé les conversations provinoises dans les jours qui ont suivis : « Le ministre de l’Éducation nationale se prononce, dans les établissements qui le souhaitent, pour la possibilité de porter un uniforme […] Un vêtement unique pour tous peut être un signal d’un changement. Un changement positif pour les enseignants, pour les familles et pour les écoliers eux-mêmes. Nous consulterons les parents à ce sujet. S’ils y sont favorables, dans leur majorité, nous introduirons l’uniforme dans les écoles primaires provinoises » .
71 % des gens pour
L’annonce a eu son effet. À la question : « Le maire de Provins envisage de faire porter des uniformes aux écoliers de la ville. Qu’en pensezvous ? » , posée sur la page Facebook de La République de Seine- et- Marne, près de 1 800 personnes ont répondu en faveur du « oui » à hauteur de 71 %. Un résultat qui correspond aux discours tenus aux abords des différentes écoles pri- maires de la ville. Toutefois certains ne voient pas en l’uniforme LA solution. « Les parents le voient comme un retour à la discipline mais le problème on ne le réglera pas en mettant un uniforme » , analyse Sylvie, une grand-mère venue chercher son petit-fils à l’école de la ville basse. « Je ne vois pas tellement l’intérêt. Il y a peut-être des choses plus importantes à faire pour le confort des enfants » , ajoute pour sa part Thierry qui attend sa fille. Pour Roxane, Canadienne, la question l’interpelle : « Je suis étonné du débat. C’est loin de ma culture. Il faudrait prendre le temps de réfléchir » .
Mise en place d’un comité
Le temps de la réflexion, les parents vont l’avoir avec les équipes enseignantes. « Il va y avoir la mise en place d’un comité de pilotage représentant les enseignants et les familles » , explique Olivier Lavenka. « Nous allons travailler sur une méthode qui nous permette de faire une proposition construite aux parents au printemps prochain. Ils pourront ainsi donner leur sentiment sur la base d’une proposition concrète et construite avec les enseignants et les représentants des parents d’élèves » .
Un comité qui aura donc la lourde tâche de répondre aux questions que se posent les parents d’élèves : « Il y a du pour et du contre. Le « pour » serait d’éviter certains abus au niveau des tenues vestimentaires notamment des filles. Les « contres », le coût des uniformes à supporter sachant qu’il en faut plusieurs par enfant et puis surtout arriver à faire respecter le port. Les enseignants ne vont pas faire les gendarmes tous les jours » , explique Aurélie, dont la fille est à l’école de la ville haute.
L’inquiétude du coût
La question du coût est un vecteur d’inquiétude. « On ne sait pas qui va être sollicité pour l’uniforme. J’ai un uniforme à mon travail mais c’est mon employeur qui me le fourni » , s’inquiète Thierry. « Si c’est fourni, je suis pour » , présente Sonia dont les deux enfants sont à l’école primaire de la Voulzie. « En Angleterre, pour ne pas qu’il y ait de différence de classe sociale il y a les uniformes mais on peut les acheter dans différents endroits avec différentes qualités donc on voit la différence. L’idée est géniale mais il faut voir la pratique » , explique MarieAude, dont la fille est à l’école de la ville haute.
Le choix de l’uniforme
Autre point de réserve des parents, la tenue. Son choix interroge : « Je pense qu’il y a des points positifs et d’autres négatifs mais vu les nouvelles générations pourquoi pas. Après, tout dépend de l’uniforme. Jupe plissée et collants blanc non pas trop » , explique Aurore, dont le fils et la fille sont à l’école de la Voulzie. « Est-ce que cela va être une blouse ou un uniforme complet ? » , se demande Amélie dont le garçon va aussi à l’école de la Voulzie. « Une blouse à la rigueur pourquoi pas mais l’uniforme. C’est quoi l’uniforme, c’est vague d’autant qu’à SainteCroix, établissement privé, il n’y en a pas » , indique Thierry. Le comité va donc avoir du travail pour présenter un projet complet. À la clé, peut-être aurat-il le résultat escompté comme le présente Sylvie, dont la fille va à l’école de la Voulzie : « L’an dernier, il y a eu une sortie dans une école d’antan. Les enfants ont mis un uniforme et ils écoutaient et ne parlaient pas. Ils avaient aimé » . Reste à savoir si la concertation aboutira ou pas au retour de l’uniforme.