Franck Riester questionne Edouard Philippe sur Notre-Dame-des-Landes
Au lendemain de la décision du gouvernement d’abandonner le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, Franck Riester, député de la 5e circonscription de Seine-et-Marne, a interrogé le Premier ministre à l’Assemblée. Résumé des échanges.
À peine sa décision d’abandonner le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes annoncée, le Premier ministre s’est rendu à l’Assemblée nationale pour les traditionnelles questions au gouvernement, mercredi 17 janvier. Bien entendu, le sujet a été au centre des débats pendant une vingtaine de minutes, lancé par le député de la 5e circonscription de Seine-et-Marne, Franck Riester.
Franck Riester lance le débat à l’Assemblée
« Monsieur le Premier ministre, vous venez de prendre une décision majeure pour l’avenir du Grand Ouest, celle d’abandonner le projet d’aéroport de Notre-Damedes-Landes. Il était urgent de prendre une décision. Voilà dix ans que nous attendons tous, notamment les habitants du Grand Ouest, que l’Etat prenne une décision : c’est chose faite » a ainsi déclaré Franck Riester, président du groupe UDI, Agir et indé- pendants dès l’ouverture de la séance consacrée aux questions au gouvernement.
« Celles et ceux qui aujourd’hui critiquent le principe d’une telle décision sont totalement disqualifiés pour le faire, à partir du moment où ils étaient en mesure d’agir eux-mêmes il y a quelques années, ils ne l’ont pas fait » , a ensuite poursuivi le député de Seine-et-Marne, applaudi par des députés des groupes REM et MoDem. « D’autre part, vous avez pris l’engagement d’évacuer la ZAD de NotreDame-des-Landes. C’est une décision importante : nous ne pouvons pas sur le territoire de la République accepter des zones de non-droit. Pour autant, Monsieur le Premier ministre, cette décision va à l’encontre de toutes les décisions qui ont été prises par les élus locaux dans leur très grande majorité ces dernières années, à l’encontre également des citoyens qui s’étaient exprimés à travers un référendum. Dans les discussions que nous avons avec les citoyens et les élus du Grand Ouest, nous entendons aujourd’hui beaucoup d’incompréhension, voire le sentiment d’avoir été méprisés… »
Sans forcément prendre position sur le sujet, ni même critiquer le gouvernement sur la méthode employée, Franck Riester a néanmoins demandé au Premier ministre des éclaircissements : « Trois questions se posent : quelle est la méthode que vous avez retenue pour prendre votre décision ? Quels moyens entendezvous engager pour assurer l’attractivité du Grand Ouest ? Comment s’assurer que l’on ne retrouve pas à l’avenir de telles situations, où quelques extrémistes bloquent des projets d’envergure ? » , a-t-il ainsi exprimé à l’adresse du Premier ministre.
Ch. Jacob commente la réponse du Premier ministre
« Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, j’ai en effet annoncé, il y a quelques heures, cette décision du Gouvernement, a alors répondu Edouard Philippe face aux députés. Nous avons constaté que les conditions dans lesquelles le projet de construction d’un aéroport à Notre- Dame- des- Landes aurait pu être mené à bien n’étaient pas réunies. Cette décision intervient après de très longues années, car ce projet avait été conçu dans les années 1960, et relancé dans les années 1990… »
C’est à ce moment-là qu’un autre député de Seine-et-Marne, le Républicain Christian Jacob, a commenté : « La déclaration d’utilité publique date de 2013 ! »
Ce à quoi Edouard Philippe a réagi : « La vérité est parfois dure à entendre, monsieur le député ! Il n’y avait pas de bonne décision, car les grands projets d’infrastructure qui ont pu être menés à bien – et notre pays a su concevoir et faire aboutir de tels projets en grand nombre – ont tous suscité une adhésion massive. Certes, il y a toujours eu aussi des oppositions locales, mais on pouvait alors considérer que l’intérêt général – à l’échelle locale, régionale ou nationale – justifiait de passer outre. Or, le projet de NotreDame-des-Landes est ancien, il est dépassé, il suscite des oppositions violentes. Personne n’a réussi à sortir de ce combat frontal. Il n’y avait pas de bonne décision, mais en me fondant sur toutes les informations en ma possession, et après avoir écouté toutes les parties, j’ai pris, en conscience, celle de mettre un terme à ce projet. »
Applaudi, à la fin de son intervention, par les députés des groupes REM, MoDEm et France Insoumise, Christian Jacob n’a pas manqué de souligner : « Vous voilà applaudi par Jean-Luc Mélenchon ! » Un bel exemple en effet qui montre que la politique n’est pas une science exacte. D’autant que par la suite, et pour clore le sujet de Notre-Dame-des-Landes, deux députées (du groupe REM et du groupe FI) ont, elles, clairement salué la décision du gouvernement d’abandonner le projet de Notre-Dame-des-Landes.