Jean Chéron, agriculteur DISPARITION. émérite, s’en est allé
Ironie du sort, c’est à quelques jours de la Saint-Vincent, patron des vignerons, que Jean Chéron, l’ancien président des Coteaux briards, s’est éteint dans sa 95e année.
A Coulommiers, et plus largement dans la Brie, tout le monde connaît ou a entendu parler de Jean Chéron, horticulteur, arboriculteur et viticulteur, mais aussi fervent cycliste en ville pendant de longues années. Véritable figure locale, l’ancien président de la Confrérie des coteaux briards s’est éteint mardi 16 janvier laissant derrière lui son fils et sa belle fille, trois petits enfants et deux arrières-petits-enfants.
Une famille d’arboriculteurs et de viticulteurs
Issu de familles briardes qui, dans le passé, ont toujours compté nombre d’arboriculteurs et viticulteurs, Jean Chéron s’est très tôt intéressé lui aussi aux métiers de la nature. A l’âge de 13 ans, en 1936, il entre ainsi en apprentissage et s’occupe deux ans plus tard de la culture fruitière que sa famille détient à Coulommiers. C’est à cette époque qu’il adhère à la Société d’horticulture.
En 1948, il sort diplômé de l’école saisonnière d’arboriculture de Melun, vers laquelle il se rendait chaque jour à vélo ! Il peaufinera ensuite son expérience dans une graineterie arboricole en banlieue parisienne.
Chevalier du Mérite agricole en 1969
Devenu agent commercial de pépinières, il fait partie des premiers à distribuer des « végétaux modernisés », ce qui lui vaut, en 1969, de se voir attribuer le Mérite agricole, qu’il reçoit des mains du ministre de l’Agriculture de l’époque, Robert Boulin. Plus tard, en 2011, il sera même élevé au rang d’officier du Mé- rite agricole.
Mais au-delà de son métier, Jean Chéron était un passionné. Dans les années 80, il se perfectionne ainsi à l’entretien et à la vinification de la vigne dans la vallée de la Marne. Ensuite, au moment de sa retraite, il décide de revenir définitivement à Coulommiers, d’autant que la Société d’horticulture lui demande d’assurer les cours de taille au jardin-école du Clos de Montapeine, situé à la sortie de Coulommiers lorsqu’on quitte la ville par l’avenue de Strasbourg.
La naissance de la Confrérie des coteaux briards
Plus tard, un jour de printemps de l’année 1990, de nombreux amis de la vigne sont réunis à Coulommiers et font part de leur désir commun de bâtir le renouveau de la vigne de table et à vin en Brie. C’est ainsi que Jean Chéron crée la Confrérie des coteaux briards, dont le but est d’encourager et de promouvoir la replantation de la vigne à Coulommiers et ses environs.
Depuis, et même si elle a pu parfois connaître des années moins actives, la Confrérie des coteaux briards est toujours là, bénéficiant aujourd’hui encore du soutien de la Société d’horticulture. Et le « cep confrérie » s’est développé, puisqu’aux 300 pieds du clos de Montapeine sont venus s’ajouter les vignes plantées dans la rue Jehan de Brie ou à côté de la mairie annexe… Jean Chéron s’en est allé, mais il laisse une oeuvre « vivante » autour de laquelle beaucoup perpétueront pour longtemps encore son souvenir.