Hôpital : un nouveau bâtiment pour aller de l’avant
L’hôpital de Coulommiers lançait officiellement les travaux de son nouveau bâtiment. Les médecins veulent y voir l’arrivée d’un outil pour de meilleures conditions de travail.
« Les travaux sont la concrétisation du dynamisme de l’établissement. Un hôpital de proximité qui se modernise, c’est un hôpital vivant et tonique » . La formule est du docteur Bruno Devaux, le vice-président de la commission médicale du Ghef (Grand hôpital de l’Est Francilien). Il évoque bien sûr l’arrivée d’un nouveau bâtiment à l’hôpital de Coulommiers. Sa première pierre a été symboliquement posée vendredi dernier en présence des élus locaux, des médecins et du personnel de l’établissement.
« De meilleures conditions de travail »
Les travaux, qui viennent d’être lancés, devraient durer encore pendant deux ans, jusqu’à janvier 2020. « Ce sera un bel outil de travail » , promet le directeur du Ghef, Jean-Christophe Phelep.
Pour l’équipe médicale, ce projet est un aboutissement : « C’est un moment émouvant pour le corps médical parce qu’il offre la perspective de meilleures conditions de travail mais aussi d’accueil du public » , souligne ainsi le docteur Yannick Costa, président de la commission médicale. Son viceprésident, Bruno Devaux, ajoute de son côté : « Quand je suis arrivé en 1993, on s’est empressé de me dire que l’hôpital de Coulommiers allait fermer. Depuis, sont arrivés un scanner, un IRM, des projets de chirurgie viscérale, orthopédique, ortho-gériatrique, de la chirurgie vasculaire, de l’ophtalmologie… Cela fait beaucoup » .
« Ne pas perturber l’équipe médicale »
Ce nouveau bâtiment, sur quatre niveaux, comprendra 120 lits. « Il s’agit d’un pavillon de forme carrée, singulier de l’ensemble de l’hôpital et bien identifié. Nous avons souhaité de l’humilité dans l’architecture et qu’il réponde à un enjeu de liaison avec l’existant » , explique JeanFrançois Bonne, l’architecte du futur site, poursuivant : « On intervient sur un site occupé, notre objectif sera donc de ne pas perturber les soins et le travail de l’équipe médicale » .
Surtout, la modernisation de l’hôpital est vue par plusieurs acteurs comme un moyen d’améliorer l’offre de soins sur le territoire de Coulommiers et son bassin de vie. « Le centre hospitalier de Coulommiers est important sur le nord du département. Il propose une offre de proximité étoffée, efficiente et structurée sur un bassin de vie qui déborde sur deux autres départements, l’Aisne et la Marne, estime Laurence Picard, vice-présidente du Département de Seine-etMarne. Ces investissements vont permettre de favoriser l’attractivité de l’hôpital et l’arrivée de médecins » . De quoi « atténuer la désertification médicale » , enchérit de son côté Hélène Marie, de l’Agence régionale de la santé. Pour le député Franck Riester (et actuellement président du conseil de surveillance du Ghef), il faut « saluer tous les person- nels qui ont dû accepter des moments difficiles, mais qui vont pouvoir profiter de nouvelles installations. C’était un combat titanesque, de longue date. L’hôpital de Coulommiers continuera d’être ce qu’il a toujours été, un hôpital utile et proche de son territoire » .
Ce nouveau bâtiment a été financé à hauteur de 50 % par le Ghef, l’autre partie ayant été à la charge de l’Agence régionale de santé. Parmi les satisfecit de la pose de la première pierre, plusieurs salariés de l’hôpital, délégués CGT, tenaient un discours plus mesuré : « C’est un événement attendu depuis plus de 10 ans, nous nous réjouissons de cette arrivée. Mais nous nous inquiétons du coût humain permettant le financement de ce bâtiment » , déclarent-ils, évoquant « regroupements de services de territoire, harmonisations… Souvent synonymes d’une baisse des effectifs. Les effectifs des services de soin sont au minimum voire en deçà par rapport aux besoins des patients. Des services pourtant essentiels dans un fonctionnement d’hôpital ont subi des coupes franches dans leurs effectifs » .
« À quel prix ? »