École plombée ?
Une enquête a révélé la présence de plomb dans une école de Coulommiers. Qu’en est-il vraiment ?
Sujet à inquiétudes, ou enquête qui prend… du plomb dans l’aile ? Le 10 janvier dernier, l’association Robin des Bois publiait sur son site internet une enquête réalisée dans plusieurs écoles en France. Ce rapport, intitulé « Votre école est-elle toxique ? » , fait état de diagnostics « concernant les établissements bâtis à l’aplomb, en contiguïté ou à proximité immédiate d’installations industrielles ou d’activités commerciales historiques susceptibles d’avoir durablement contaminé les sols et les les eaux souterraines » . Le résultat de l’enquête, sur des lieux qui accueillent des « enfants depuis la crèche au lycée » , a de quoi alarmer : « 58 % des établissements doivent faire l’objet d’une vigilance renforcée sur le long terme pour maintenir en bon état les dalles de béton et autres revêtements de sols ainsi que les vides sanitaires de manière à réduire le transfert des polluants sous forme de poussières ou d’émanations dans les salles de classe, les cours de récréation et les logements de fonction, et 4% des établissements doivent faire l’objet d’aménagements ou de précautions d’usage comme la fermeture des jardins pédagogiques, l’amélioration de la ventilation et la recherche de la source de pollution. Il est parfois recommandé de laisser couler l’eau des robinets plusieurs minutes avant de l’utiliser » . Parmi les écoles concernées se trouve une en Brie : l’école Charles-de-Gaulle de Coulommiers. Cette dernière figure en effet dans la catégorie la plus alarmante (les résultats ont été classés en trois catégories A, B ou C ; la première étant celles où les sols sur lesquels se trouvent ne représentent pas de danger spécifique, la dernière étant celle ou les diagnostics montrent la présence d’agents polluants, et nécessitant la mise en oeuvre de mesures techniques ou sanitaires).
Des travaux en 2013
Une situation que les parents d’élèves suivent évidemment de très près. Le Columérien Sébastien Deré est administrateur de l’association de parents d’élèves FCPE (fédération des conseils de parents d’élèves). Il explique : « J’ai récupéré le rapport de diagnostic (utilisé par l’association Robin des Bois, NDLR) et en effet notre école était classé en catégorie C, mais sur ce rapport, aucune date n’est mentionnée. Une question m’interpelle : est ce que l’association Robin des bois fait un coup de com sur une affaire antérieure ? » . Et de poursuivre : « Mon rôle en tant que président de l’association de parents d’élèves FCPE est d’effectuer les démarches, de m’interroger et de pouvoir se concerter autour de cette affaire » . C’est pourquoi il a sollicité la municipalité pour obtenir des réponses à ses questions.
Du côté de la Ville de Coulommiers, on a également été surpris par ce rapport de Robin des Bois et surtout par la classification en catégorie C qui en ressort. Mardi dernier, elle organisait une réunion avec les parents d’élèves. « La municipalité nous a présenté les documents des travaux et nous a expliqué les étapes qui ont été effectuées et les procédures enteprises pour que le classement passe en catégorie B » précise le père de famille columérien. En effet, la Ville de Coulommiers a entrepris des travaux de dépollution : « Au printemps 2013, un bureau d’étude est missionné pour faire des prélèvements d’air, d’eau et du sol de l’école Charles-de-Gaulle. Ce rapport, présenté le 10 octobre, ne mettait en avant que la présence de plomb dans la terre à certains endroits » , souligne-t-on à la mairie. Et de poursuivre : « Les travaux préconisés ont été effectués pendant les vacances de la Toussaint 2013: enlèvement de la terre, enrobée et pose de clôtures pour empêcher les enfants d’aller jouer dans les espaces verts » .
La sous-préfecture contactée
Seulement, aujourd’hui, l’association Robin des Bois est catégorique. Si l’école Charlesde-Gaulle se trouve dans son enquête, qui plus est en catégorie C, c’est parce que « l’établissement est toujours classé en C à la date du 24 novembre 2017. Le diagnostic a été réalisé en 2014 ou en 2015 mais nous n’avons pas la date exacte » , explique l’association dans un mail à l’adresse de la FCPE. Pour la commune, la présence de l’école dans le rapport de Robin des Bois s’explique par des démarches administratives qui n’ont pas été entreprises depuis ces travaux : « La sous-préfecture et le bureau d’étude ont reçu le plan de ces travaux, afin que le classement de l’école soit revu. Il semble que cela n’ait pas été fait depuis » . La Ville de Coulommiers a contacté la sous-préfecture et le bureau de recherches géolo- giques et minières (BRGM), en charge de ces dossiers, « afin que le nécessaire soit fait dans les meilleurs délais » . De quoi rassurer la FCPE et son représentant columérien, Sébastien Deré : « Les représentants des parents d’élèves FCPE ont été convaincus et rassurés des travaux effectués par la municipalité en terme de prévention des risques d’exposition aux polluants » .