Le Pays Briard

École plombée ?

Une enquête a révélé la présence de plomb dans une école de Coulommier­s. Qu’en est-il vraiment ?

- David LEDUC 0@ DavidAdao

Sujet à inquiétude­s, ou enquête qui prend… du plomb dans l’aile ? Le 10 janvier dernier, l’associatio­n Robin des Bois publiait sur son site internet une enquête réalisée dans plusieurs écoles en France. Ce rapport, intitulé « Votre école est-elle toxique ? » , fait état de diagnostic­s « concernant les établissem­ents bâtis à l’aplomb, en contiguïté ou à proximité immédiate d’installati­ons industriel­les ou d’activités commercial­es historique­s susceptibl­es d’avoir durablemen­t contaminé les sols et les les eaux souterrain­es » . Le résultat de l’enquête, sur des lieux qui accueillen­t des « enfants depuis la crèche au lycée » , a de quoi alarmer : « 58 % des établissem­ents doivent faire l’objet d’une vigilance renforcée sur le long terme pour maintenir en bon état les dalles de béton et autres revêtement­s de sols ainsi que les vides sanitaires de manière à réduire le transfert des polluants sous forme de poussières ou d’émanations dans les salles de classe, les cours de récréation et les logements de fonction, et 4% des établissem­ents doivent faire l’objet d’aménagemen­ts ou de précaution­s d’usage comme la fermeture des jardins pédagogiqu­es, l’améliorati­on de la ventilatio­n et la recherche de la source de pollution. Il est parfois recommandé de laisser couler l’eau des robinets plusieurs minutes avant de l’utiliser » . Parmi les écoles concernées se trouve une en Brie : l’école Charles-de-Gaulle de Coulommier­s. Cette dernière figure en effet dans la catégorie la plus alarmante (les résultats ont été classés en trois catégories A, B ou C ; la première étant celles où les sols sur lesquels se trouvent ne représente­nt pas de danger spécifique, la dernière étant celle ou les diagnostic­s montrent la présence d’agents polluants, et nécessitan­t la mise en oeuvre de mesures techniques ou sanitaires).

Des travaux en 2013

Une situation que les parents d’élèves suivent évidemment de très près. Le Columérien Sébastien Deré est administra­teur de l’associatio­n de parents d’élèves FCPE (fédération des conseils de parents d’élèves). Il explique : « J’ai récupéré le rapport de diagnostic (utilisé par l’associatio­n Robin des Bois, NDLR) et en effet notre école était classé en catégorie C, mais sur ce rapport, aucune date n’est mentionnée. Une question m’interpelle : est ce que l’associatio­n Robin des bois fait un coup de com sur une affaire antérieure ? » . Et de poursuivre : « Mon rôle en tant que président de l’associatio­n de parents d’élèves FCPE est d’effectuer les démarches, de m’interroger et de pouvoir se concerter autour de cette affaire » . C’est pourquoi il a sollicité la municipali­té pour obtenir des réponses à ses questions.

Du côté de la Ville de Coulommier­s, on a également été surpris par ce rapport de Robin des Bois et surtout par la classifica­tion en catégorie C qui en ressort. Mardi dernier, elle organisait une réunion avec les parents d’élèves. « La municipali­té nous a présenté les documents des travaux et nous a expliqué les étapes qui ont été effectuées et les procédures enteprises pour que le classement passe en catégorie B » précise le père de famille columérien. En effet, la Ville de Coulommier­s a entrepris des travaux de dépollutio­n : « Au printemps 2013, un bureau d’étude est missionné pour faire des prélèvemen­ts d’air, d’eau et du sol de l’école Charles-de-Gaulle. Ce rapport, présenté le 10 octobre, ne mettait en avant que la présence de plomb dans la terre à certains endroits » , souligne-t-on à la mairie. Et de poursuivre : « Les travaux préconisés ont été effectués pendant les vacances de la Toussaint 2013: enlèvement de la terre, enrobée et pose de clôtures pour empêcher les enfants d’aller jouer dans les espaces verts » .

La sous-préfecture contactée

Seulement, aujourd’hui, l’associatio­n Robin des Bois est catégoriqu­e. Si l’école Charlesde-Gaulle se trouve dans son enquête, qui plus est en catégorie C, c’est parce que « l’établissem­ent est toujours classé en C à la date du 24 novembre 2017. Le diagnostic a été réalisé en 2014 ou en 2015 mais nous n’avons pas la date exacte » , explique l’associatio­n dans un mail à l’adresse de la FCPE. Pour la commune, la présence de l’école dans le rapport de Robin des Bois s’explique par des démarches administra­tives qui n’ont pas été entreprise­s depuis ces travaux : « La sous-préfecture et le bureau d’étude ont reçu le plan de ces travaux, afin que le classement de l’école soit revu. Il semble que cela n’ait pas été fait depuis » . La Ville de Coulommier­s a contacté la sous-préfecture et le bureau de recherches géolo- giques et minières (BRGM), en charge de ces dossiers, « afin que le nécessaire soit fait dans les meilleurs délais » . De quoi rassurer la FCPE et son représenta­nt columérien, Sébastien Deré : « Les représenta­nts des parents d’élèves FCPE ont été convaincus et rassurés des travaux effectués par la municipali­té en terme de prévention des risques d’exposition aux polluants » .

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 ??  ?? L’école Charles-de-Gaulle fait partie des écoles signalées comme polluées au plomb sur la liste établie par l’associatio­n Robin des Bois.
L’école Charles-de-Gaulle fait partie des écoles signalées comme polluées au plomb sur la liste établie par l’associatio­n Robin des Bois.

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