Cambriolages : le ras-le-bol de l’entreprise Gurhem
Josiane et Jean-Pierre Gurhem, de l’entreprise du même nom à Saint-Martin-des-Champs, se sentent bafoués par la justice après la condamnation jugée clémente de trois voleurs de cuivre en juin 2017.
Dans la nuit du 15 juin 2017, trois hommes s’introduisent sur le terrain clôturé de la société Gurhem, à Saint-Martin-desChamps, une entreprise familiale fondée en 1952 et spécialisée dans l’achat de ferraille et de métaux et, plus récemment, dans la location de bennes et de tractopelles.
Les malfaiteurs passent par l’ancienne voie ferrée et soulèvent le grillage mais, filmés par les caméras de surveillance, les époux Gurhem signalent leur présence au Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie.
Les gendarmes interpellent trois individus d’origine roumaine, âgés de 24 à 42 ans. Ces derniers sont jugés dès le lendemain au tribunal correctionnel de Meaux. La justice les condamne à six mois de prison ferme chacun, avec mandat de dépôt, et à un droit de procédure de 127 euros pour lequel les prévenus peuvent bénéficier d’un rabais de 20 % s’ils paient dans un délai d’un mois.
Une peine minimaliste pour Josiane et Jean-Pierre Gurhem, informés de la décision de justice le 17 janvier seulement : « On ne devrait pas subir ces vols, la justice devrait être plus sévère. »
Deux intrusions en moins d’un mois
Surtout, le patron affirme que les trois individus, aux visages découverts, étaient déjà venus trois semaines auparavant : « C’est la même équipe, filmée en direct » . En effet, le 23 mai, un vol au préjudice de 5 000 euros avait été commis. « Ils ont endormi les chiens et se sont servis, se souvient JeanPierre Gurhem. Nous n’avons pas été remboursés par notre assurance car le vol s’était produit à l’extérieur et sans alarme… »
Le couple aurait aimé être prévenu de l’audience pour pouvoir y assister et dire quelques mots. Pour Jean-Pierre Gurhem, « il est inadmissible qu’[ils se fassent] cambrioler et que les voleurs soient condamnés à rien (sic) » au regard du préjudice financier subi, rien qu’en travaux pour la remise en état du grillage.
Depuis 2006, les cambriolages se multiplient.
Le préjudice est estimé à plusieurs milliers d’euros. L’entreprise a pris les devants et investi plus de 30 000 euros pour assurer sa sécurité entre les caméras de surveillance, le système d’alarme, l’achat d’un flash-ball ou de chiens pour dissuader les personnes mal intentionnées.
La violence est montée d’un cran
Mais le degré de violence est monté d’un cran en 2011 lorsque des personnes issues de la communauté des gens du voyage ont voulu dérober une porte de voiture estimé à 1 700 euros. Pour les faire fuir, Jean-Pierre Gurhem tire trois coups de fusil en direction de leur voiture. La dissuasion n’aura duré qu’un temps. Ces mêmes personnes reviennent une heure et demie plus tard, armée, et tirent à deux reprises dans la maison des Gurhem, où Josiane manque de peu d’être blessée. Pendant deux semaines une entreprise de gardiennage assure la surveillance nocturne du site. « On ne dort plus, on visionne les caméras… Les gendarmes nous ont dit qu’ils reviendront » , déclare Josiane Gurhem, presque normalement. Mais ni Josiane, ni Jean-Pierre n’ont peur.
Un sentiment qui, de toute façon, « n’évite pas le danger » . Alors l’entreprise a prévu de faire installer une caméra supplémentaire et une barrière infrarouge reliée à un système d’alarme. Les gendarmes, envers qui les Gurhem sont reconnaissants pour leur travail, ont par ailleurs accentué leurs rondes, mais Jean-Pierre Gurhem les a prévenus : « Nous sommes puissamment armés. La prochaine fois, ça montra d’un cran. »