Des sépultures mérovingiennes mises au jour lors d’une fouille à Melun
Près de 125 tombes et des bijoux datant du haut Moyen-Âge ont été découverts sur le chantier de l’extension de la chambre des métiers et de l’artisanat, sur le site Gruber à Melun. Ce qui confirment la présence d’une nécropole mérovingienne.
Ce type de découverte n’est pas une première sur le site mais c’est plus l’ampleur de celle-ci qui intéresse les chercheurs. Quelque 125 sépultures mérovingiennes ont été découvertes dans le cadre de fouilles archéologiques réalisées en marge de l’agrandissement de la chambre des métiers et de l’artisanat, à Melun.
Haut Moyen-Âge
Outre les ossements, les chercheurs ont également mis au jour quelques bijoux et des éléments vestimentaires comme des boucles de ceintures. Plus d’une centaine de tombes avaient déjà été découvertes dans les années 90 sur le site mais une nouvelle découverte, en janvier 2017, lors d’un diagnostic en amont du chantier a lancé les recherches.
« Ces sépultures sont datées du haut Moyen- Âge, soit une période allant du VIe au VIIIe siècle après notre ère, explique Elodie Wermuth, l’archéoanthropologue responsable de l’opération pour la société Evéha. Elles ont été retrouvées entre 1 m et 1,20 m de profondeur sur le site de l’ancienne brasserie Gruber.
Outre ces découvertes médiévales, les équipes de chercheurs ont aussi mis au jour une occupation antique, avec notamment des puits, un bâtiment en pierre et une voie de l’époque romaine. « Ces découvertes vont maintenant être étudiées et nous allons croiser ces données avec les travaux du service archéologique de Melun » , poursuit-elle.
Objectif : découvrir si les sépultures découvertes appartiennent à la même population que celles découvertes dans les années 1990. « La majorité des tombes ont été pillées, ce qui explique que les par- ties supérieures des tombes sont en mauvais état, explique l’archéo-anthropologue. Les pilleurs savaient où creuser pour trouver des bijoux. »
Un aperçu de la nécropole
D’octobre à novembre, les chercheurs ont ratissé près de 1 000 m2 du site. « Ce n’est pas une découverte majeure en tant que tel mais c’est plus le nombre important de sépultures qu’il faut analyser, souligne Elodie Wermuth. Cela donne un bon aperçu de la nécropole et de son organisation. »
Cette découverte s’inscrit par ailleurs dans un objet de recherches plus vaste, à l’échelle de l’Ile-de-France. Les découvertes melunaises iront enri- chir le programme collectif de recherches archéologiques des nécropoles mérovingiennes en Île-de-France sous la direction de Cyrille Le Forestier, de l’Institut national de recherches archéologiques préventives.