Le Pays Briard

« L’image du superhéros c’est dans les films »

Le capitaine vient d’être nommé adjoint au chef du groupement Est des sapeurs-pompiers (dont La Ferté-Gaucher). Retour sur son parcours, sa passion pour son métier.

- Propos recueillis par Sébastien LATTANZIO

À 52 ans, le capitaine Daniel Tonneau occupe depuis le 1er février le poste d’adjoint au chef de groupement Est des sapeurs pompiers, épaulant le lieutenant-colonel Laurence Lavenant après avoir été chef du centre de Provins depuis 2004. Une nouvelle étape pour celui qui lie sa vie aux pompiers depuis déjà 38 ans. Une carrière qui a débuté dans le Pas-de-Calais, à Auchel et Marles-les-Mines avant son arrivée en Seine-et-Marne en tant que pompier profession­nel le 1er septembre 1988.

Quelles ont été vos motivation­s pour devenir pompier ?

Daniel Tonneau : Je crois que c’est une vocation. J’ai toujours voulu faire ce métier lorsque j’étais petit. Quand on passait devant la caserne je regardais toujours les camions. En 1979, quand ils ont créé les premières sections de Jeunes sapeurs pompiers (JSP) que l’on appelait alors les cadets je me suis lancé.

Que vous apporte ce métier de pompier ?

D.T. : La satisfacti­on du service rendu. Être utile et aider les autres. C’est plus vrai lorsque l’on intervient tous les jours en tant qu’équipier ou sous-officier. Quand on est officier, c’est différent. On anticipe les risques de sécurité civile. On a moins de contact avec la population mais avec les élus. On se positionne en tant que conseiller technique des élus et des autorités.

Quels sont les moments forts de votre carrière ?

D.T. : La cohésion de la corporatio­n. On travaille, on mange, on dort ensemble. Si la vie en collectivi­té n’est pas faite pour vous, pas besoin de faire ce métier. C’est un travail d’équipe. En tant que sous-officier, je me souviens d’une interventi­on à Chelles où on a fait un sauvetage d’un appartemen­t en feu. J’ai sorti quatre personnes avec la grande échelle. Cela reste rare car le feu représente 5 % de notre activité et un feu avec sauvetage c’est extrêmemen­t rare. Cela ne devrait d’ailleurs plus arriver avec les détecteurs de fumée qui doivent être installés dans les maisons. Un détecteur cela coûte 10 € et cela sauve des vies. En tant qu’officier, en 14 ans j’ai vu la mutation du territoire surtout sur Provins avec l’événementi­el qui s’est développé. J’ai vu grandir le Festival Montereau Confluence­s. Parti d’un petit festival pour arriver à 35 000 spectateur­s. Il y a aussi le marché de Noël médiéval. C’est une deuxième fête médiévale. On a la fête médiévale d’été et celle d’hiver avec des risques différents. Et puis il y a le travail avec les autres services.

En quoi va consister votre nouveau poste d’adjoint au chef du groupement Est ?

D. T. : Le groupement Est correspond à l’ancien arrondisse­ment de Provins avec 165 communes. Il y a 15 centres de secours et 6 centres d’appuis de première interventi­on. Cela représente un peu plus de 800 sapeurs-pompiers. Ma mission est d’aider et de suppléer la chef de groupement et faire appliquer la stratégie du corps départemen­tal. Veiller à ce que notre réponse opérationn­elle puisse être efficace 24 heures sur 24. Je dois aussi promouvoir et développer le volontaria­t. Il faut aussi travailler sur la féminisati­on de la profession. Il y a une fausse idée que le pompier doit être costaud. C’était vrai avant mais cela ne l’est plus. Chacun peut devenir sapeur-pompier volontaire. De l’étudiant à la ménagère de 50 ans.

Que pouvez-vous dire à quelqu’un qui se pose la question sur son engagement ?

D.T. : Il se sentira utile. Il sera confronté tous les jours à la détresse et à la misère humaine. L’image du superhéros c’est dans les films. Le secours à personnes c’est 80 % des opérations. On va chez les gens. On rentre dans leur intimité. On est leur dernier recours. Des médecins de garde il n’y en a plus, les hôpitaux sont surchargés.

Vous avez commencé en tant que jeune sapeurpomp­ier. Comment se porte cette section ?

D.T. : Il y a une grosse volonté du Sdis de maintenir cette section. On vient de faire une cérémonie de remise de casque pour officialis­er que les pompiers deviennent opérationn­els. Sur les 42 pompiers, une grande majorité était issue des sections JSP. C’est le vivier des pompiers de demain.

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Le capitaine Tonneau a pris place dans son nouveau bureau le jeudi 1er février.

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