Rencontre avec Valentin Lepy, ferronnier d’art
Avec Val de Fer, le ferronnier d’art Valentin Lepy propose des créations sur mesure. Il vient d’ouvrir son atelier à Servon et reste déterminé à se faire un nom dans le métier.
Les débuts sont modestes, mais la passion est forgée à l’âme. Le ferronnier d’art Valentin Lepy vient d’ouvrir son atelier (Val de Fer) à Servon, près de Brie-Comte-Robert. À 26 ans, ce jeune homme originaire de La Chapelle-Iger a enfin trouvé sa vocation. Après un bac S en 2009 et une première année d’université en physique, Valentin Lepy a vite compris que sa vie ne consisterait pas à « rester enfermé dans un labo toute la journée » . Convaincu qu’il lui fallait un métier manuel, il voulait à la base devenir menuisier. « Mais au lycée, on m’a dit que j’avais les compétences pour suivre une filière scientifique. En bon soldat, j’ai fait ce qu’on me disait de faire » , se souvient-il.
En parallèle, le jeune homme est pompier volontaire à la caserne de Rozay-en-Brie. Une activité à mi-temps qui lui tient à coeur et qu’il exerce depuis l’âge de 12 ans, lorsqu’il est rentré comme jeune sapeur-pompier (JSP). C’est justement un jour de garde à la caserne que Valentin Lepy est tombé sur un reportage qui parlait d’un ferronnier parti en Chine. « J’ai tout de suite accroché. Je n’avais rien à perdre, alors j’ai commencé une formation grâce à la mission locale de Coulommiers » , confie l’artisan.
Nous sommes alors en 2011 et il commence une formation pour adultes avec l’Afpa au Havre, suivi d’une année de perfectionnement en Bourgogne au lycée Le Mont du Chatelet (Varzy). « J’ai appris le métier pendant deux ans. Ça m’a bien plu. C’est une profession manuelle qui bouge, qui est créative et où l’on apprend toujours à se perfectionner. J’aime travailler le métal, cette matière rigide qui, une fois chauffée, peut prendre la forme que l’on souhaite » , indique le jeune homme. Très vite, il a d’ailleurs décidé de s’installer à son compte. Ainsi est né Val de Fer il y a cinq ans.
Le ferronnier (qui prend environ 55 € de main-d’oeuvre par heure, sans compter la matière) se prépare à changer de statut pour passer en société. Pour cela, il a fait l’acquisition d’une maison à Servon dans laquelle il a installé ses outils et son four, ainsi qu’un logement à l’étage. « C’est une profession prenante, c’est plus simple de vivre sur place » , glisse-t-il.
« J’aime travailler le métal »
Compétences diverses
Le ferronnier détaille son champ de compétence : « Je fais métallier parce qu’il faut bien manger et qu’il n’y a pas assez de commandes en forge, qui est ce que je préfère. Je fais aussi de la serrurerie et quelques oeuvres d’art. Tout fonctionne sur commandes » . Ainsi, il se sent à l’aise aussi bien pour « faire une rampe d’escalier qu’un portail, une porte d’entrée, du mobilier ou encore un luminaire » . Le forgeron prévient toutefois qu’il « ne fait pas d’épée ou de couteau. »
À l’avenir, Valentin Lepy aimerait trouver quelqu’un pour travailler avec lui, « ne seraitce qu’un apprenti » . Car son ambition est d’être un ferronnier qui délaisse de temps en temps son tablier pour enfiler la combinaison du sapeur-pompier volontaire.