Licenciement : protestation de la CFDT à Decathlon
Une vendeuse du Decathlon de Pontault-Combault a été licenciée pour faute grave suite à l’utilisation jugée frauduleuse de sa carte de réduction.
La CFDT est montée au créneau ! Des représentants de ce syndicat ont protesté devant le magasin Decathlon de PontaultCombault ce dimanche matin et ont distribué des tracts aux clients. Ils étaient soutenus par une trentaine de salariés (le site en compte environ 70) qui ont refusé de se porter volontaire pour travailler ce jour-là.
Carte de réduction professionnelle
Leur colère est dirigée contre la direction de ce magasin d’articles de sport qui a décidé de licencier l’une de ses vendeuses pour faute grave. Laetitia* est en effet accusée d’avoir utilisé de manière frauduleuse sa carte de remise professionnelle, appelée couramment la carte du Decathlonien. Celle-ci permet aux employés de bénéficier de réductions allant de 5 à 25 % dans tous les magasins de la marque. Seulement, ils sont censés n’en faire qu’un usage personnel. Et c’est là que le bât blesse ! La direction a remarqué des moyens de paiement différents pour sept achats dont le montant total avancé est de 637,80 €. Elle l’accuse donc d’avoir utilisé sa carte pour ses proches. Conséquence : Laetitia a été licenciée le 19 décembre dernier, sans préavis ni indemnités.
« C’est un moyen pratique de se séparer à bon compte d’un salarié qui a dix ans d’ancienneté » , dénonce Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT, le seul syndicat représenté dans ce magasin pontellois de 3 000 m2. Et d’ajouter : « Ça ne tombe jamais sur des gens dans les petits papiers de la direction, alors que c’est une pratique courante. Elle avait des problèmes relationnels avec sa manager et c’est ce qui lui a coûté sa place. Et surtout, ces achats ont été faits par d’autres personnes mais c’était pour elle car les produits n’étaient pas disponibles au magasin de Pontault-Combault. »
Le syndicaliste dénonce une « pratique qui se généralise à Décathlon, où l’on se sépare des salariés les moins dociles avec des prétextes » . Il cite notamment « des situations similaires en 2017, à Meaux, à Croissy-Beaubourg ou encore à Claye-Souilly » . La mobilisation de dimanche avait pour objectif de « montrer à la direction [leur] mécontentement et lui demander de faire preuve de plus de discernement à l’avenir » .
Turn-over, salaires, contrats précaires
« C’est une pratique courante »
Selon Sébastien Chauvin, il s’agit de « ne pas laisser passer ce genre d’acte, sinon c’est la porte ouverte à tous les débordements à l’avenir, d’autant que Decathlon est souvent classée comme une entreprise où il fait bon travailler alors des vrais problèmes de turn-over, que les salaires sont au ras des pâquerettes et que beaucoup de contrats sont précaires. »
De son côté, Yoan Maréchal, le tout nouveau directeur du Decathlon de Pontault-Combault arrivé jeudi soir, affirme que « c’est une procédure interne comme il peut y en avoir dans toutes les entreprises » . Même si c’est son prédécesseur, Benoit Thibault de la Ferté, qui a fait ce licenciement, Yoan Maréchal n’y voit « pas un abus » . « Je ne souhaite pas me prononcer plus avant sur ce sujet, mais je peux vous dire que la décision n’a pas été prise à la légère. Et s’il y a un vrai souci, ça ira aux Prud’hommes, mais je ne pense pas que nous sommes est en tord. » * Le prénom a été changé