Les terrains synthétiques, cancérigènes ?
Une étude pointe du doigt les terrains synthétiques, contenant des petites billes de caoutchouc qui seraient cancérigènes. Un reportage d’Envoyé Spécial sera diffusé ce jeudi et a été en partie tourné… À Presles-en-Brie.
Jouer au football, est- ce dangereux pour la santé ? Tout dépend (peut-être) du pré que vous choisissez. En effet, depuis plusieurs mois, les résultats d’une étude et d’une série de reportages dans plusieurs pays européens pointent du doigt les terrains de football synthétiques et les effets de leurs composants. En France, c’est le magazine So
Foot qui a été le premier à sortir une longue enquête sur le sujet, en novembre dernier. Selon cette dernière, les microbilles de caoutchouc des terrains synthétiques seraient cancérigènes. Ce sont 4.700 terrains de foot synthétiques qui sont disséminés en France, sans parler des complexes dédiés au foot à 5. Les granulés en cause, selon l’enquête du mensuel sportif, proviennent « de vieux pneus broyés dans l’immense majorité des cas » . Et de poursuivre : « Selon Aliapur (organisme français de collecte et de recyclage des pneus, NDLR), il faut 23.000 pneus pour construire un seul terrain de onze contre onze. Soit 120 tonnes de granulés. Le problème ce sont les substances que contiennent ces pneus en fin de vie. En 2008, des chercheurs du Michigan trouvaient des substances nocives - arsenic, chrome et plomb - dans tous les échantillons testés » , écrit le magazine.
Un reportage de France 2 à Presles-enBrie
Reste à voir si ces particules fines se transmettent aux joueurs et dans quelle mesure… Aux États- Unis, une entraineure d’université qui étudie le sujet déclare avoir recensé 239 cas de cancer du sang chez des footballeurs qui ont exclusivement joué sur du synthétique… Dont deux tiers sont des gardiens, qui sont de par leur poste les plus exposés aux particules des billes noires en question.
Après le magazine So Foot, c’est au tour d’Envoyé Spécial de consacrer une enquête sur le sujet. Cette dernière a été en partie tournée… À Preslesen-Brie. Le village vient en effet d’installer en septembre dernier un terrain synthétique flambant neuf, baptisé Bixente-Lizarazu. Le champion du monde était venu dans la commune de 2.300 habitants pour inaugurer ce complexe, doté de 4 vestiaires et d’un club-house. « Ils sont venus tourner sur place, interviewer des parents, observer si les microbilles pouvaient rester sur les chaussures après l’entraînement… » , explique le maire de Presles-en-Brie, Dominique Rodriguez. L’édile de Presles- en- Brie ajoute : « Pour moi, cette étude ne démontre pas le lien de cause à effet. On en parle beaucoup parce qu’il y a un engouement autour de ces terrains » .
Il faut dire que ces terrains ne manquent pas d’avantages pour les communes rurales et les clubs amateurs : « C’était une promesse de campagne pour nous d’installer un synthétique à Presles-en-Brie. Depuis son installation, le club, le RC Presles, a vu son nombre de licenciés doubler. Il passe de 80 à 170. L’entretien du stade est beaucoup moins important et c’est praticable en tout temps. Le terrain peut maintenant aussi servir à l’école ainsi qu’aux jeunes de la Croix-Rouge » .
Et de conclure pour Dominique Rodriguez : « Nous avons pu faire ce terrain sans faire appel au budget, en vendant 22 lots situés sur l’ancien terrain de football. C’est une opération totalement transparente pour les habitants de la commune » .
Lors de leur venue, les journalistes de France 2 ont prélevé quelques microbilles du terrain de la commune briarde et les ont fait analyser.
Le résultat sera dans leur reportage, ce jeudi.
« Pas de lien de cause à effet »