Répondre au plus près
La Police de sécurité du quotidien concerne quatre secteurs du département, dont Coulommiers.
« C’est un projet qui entend donner toute latitude aux acteurs de terrain, car ce sont eux qui connaissent, sur leur territoire, la réalité du crime et de la délinquance et qui sont à mêmes de proposer les solutions de sécurité les plus adaptées » , a commenté le 8 février Gérard Collomb, lors du lancement officiel de la Police de sécurité du quotidien (PSQ).
Avec ce dispositif, le gouvernement s’engage dans une évolution des missions de la police et de la gendarmerie pour répondre à la priorité des Français : la sécurité. En effet, selon un sondage Odoxa de janvier 2018, le sentiment d’insécurité a augmenté chez les Français, avec 66 % des personnes interrogés (+ 6 %) qui indiquent qu’il leur arrive de se sentir en insécurité et 62 % qui affirment que le niveau de sécurité est un des critères clé dans le choix de leur lieu de vie.
Quatre zones en Seine-et-Marne
Dans le cadre de ce dispositif, pour le département de la Seine-et-Marne, un quartier a été considéré comme « quartier de reconquête républicaine » : il s’agit d’un secteur dépendant du commissariat de Noisiel-Torcy et constitué de la zone de sécurité prioritaire de Torcy et des cours des Roches et du Luzard à Noisiel, où la PSQ sera opérationnelle en janvier 2019. Cela représente un bassin de 15 000 habitants, confronté à des violences urbaines et où le trafic de stupéfiants a augmenté de 12 % en un an.
Concrètement, les moyens déployés par la PSQ sur cette zone, consisteront en un renforcement de la présence policière sur la voie publique et des patrouilles à VTT dont les objectifs sont la lutte contre l’économie souterraine. Cela s’accompagnera par un renforcement du partenariat local, la mise en place de bornes d’accueil pour les pré-plaintes et la réception du public par un chef de police.
Toujours pour la Seine-etMarne, mais cette fois en ce qui concerne la gendarmerie, une brigade territoriale de contact sera opérationnelle à Coulommiers tandis que des groupes de contact seront déployés par les compagnies de Meaux et de Provins. Sous les vocables « écouter », « concevoir, « agir » et « expérimenter », ces brigades et groupes de contact auront pour objectif de proposer un meilleur accueil aux victimes : ce qui passe par un renforcement des formations chez les gendarmes, de nouveaux agencements dans les accueils afin d’obtenir une meilleure prise en charge, et la mise en place de dispositifs d’accueil spécifiques avec le développement de pôles psychosociaux.
Des objectifs majeurs
Globalement, outre la création de 10 000 postes, la PSQ prévoit un certain nombre de mesures répondant aux cinq grands axes prioritaires pour lutter contre l’insécurité (lire « 5 grands axes »).
Ainsi, un certain nombre de tâches administratives vont être allégées pour les forces de l’ordre, notamment la reprise par l’administration pénitentiaire des extractions judiciaires, l’externalisation de missions de surveillance à des sociétés de sécurité privées ou encore l’introduction à partir de 2021 de l’e-procuration. De même, l’effectivité des sanctions va être renforcée.
Ensuite, pour améliorer le « respect » dû aux forces de l’ordre, le gouvernement prévoit des moyens financiers pour améliorer le patrimoine immobilier (196 M€ par an) et les équipements : soit 150 M€ pour les équipements de la police et 143 M€ par an pour ceux de la gendarmerie. Concrètement, 15 000 voitures feront partie des investissements prévus pour la police et autant pour la gendarmerie.
Pour le numérique, d’ici 2020, 110 000 tablettes numériques Neo seront déployées (60 000 dans la gendarmerie et 50 000 dans la police) permettant aux forces de l’ordre d’être sur le terrain tout en étant connectés, volet auquel s’ajoutent plus de 10 000 caméras-piétons supplémentaires d’ici 2019. Des unités spécifiques seront également créées pour la lutte contre les cyber-menaces, tandis qu’à l’opposé, une brigade numérique pourra permettre à n’importe quel citoyen de contacter les forces de l’ordre 24h/24h.
Bref, un programme ambitieux mais qui répond aux besoins des forces de l’ordre et aux préoccupations des citoyens, tels qu’ils ont été détectés lors de la phase de concertation (lire encadré).
Et pour en revenir à la Seineet-Marne, il faut noter qu’une mission parlementaire sera installée en février 2018 pour suivre, notamment, le déploiement de la PSQ : celle-ci sera menée par Alice Thourot, députée de la Drôme et avocate, et Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RAID et aujourd’hui député de la 8e circonscription de Seine-et-Marne.