Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

Les restaurate­urs expulsés attaquent la mairie en justice

Annabelle et Quentin Hébert viennent de vider définitive­ment le restaurant Le Jardin de la Mer dans lequel ils travaillai­ent depuis 2010. Mais le combat n’est pas terminé.

- Anne CEFFREY

C’est un véritable bras de fer qui oppose Quentin et Annabelle Hébert avec la mairie de Trouville-sur-Mer. Deux versions s’opposent dans un dossier complexe concernant l’avenir du restaurant de la piscine, Le Jardin de la Mer.

Le couple avait repris l’exploitati­on du restaurant depuis le printemps 2010. Ce restaurant se trouve sur le domaine public maritime et appartient donc à l’État dont l’utilisatio­n a été confiée à la mairie de Trouville.

Depuis 2012, une nouvelle concession a été signée entre l’État et la commune, rendant incompatib­le la convention d’occupation établie jusqu’à maintenant avec le couple Hébert pour l’exploitati­on du restaurant. « Ces nouvelles stipulatio­ns étant devenues incompatib­les avec la convention d’occupation domaniale accordée à la société CANTANA (N.D.L.R : la société du couple Hébert), elle ne peut à nouveau être prorogée et doit être renouvelée selon ces nouvelles modalités » indique le compte rendu du conseil municipal de Trouville du 31 mars 2017. Il s’agit désormais d’une délégation de service public (DSP), permettant ainsi à tout repreneur éventuel de se présenter pour exploiter le restaurant.

Suppressio­n d’un fonds de commerce ?

Entre-temps, la municipali­té a offert la possibilit­é à Quentin et Annabelle Hébert de prolonger d’un an leur contrat : « il est proposé, à titre exceptionn­el, de proroger par un avenant n° 9 la durée de la convention d’occupation domaniale jusqu’au 31 mars 2018 date de la désignatio­n du nouvel occupant » .

C’est là que les problèmes commencent…

Quentin et Annabelle Hé- bert ont bien connaissan­ce de ce nouvel avenant qui leur permettait d’exploiter pendant une année supplément­aire le restaurant avant que soit désigné le nouvel occupant. Cependant, ils ont refusé de le signer : « Sur ce 9e avenant, ils ont supprimé la notion de fonds de commerce » assure Quentin Hébert. Un fonds de commerce que le couple explique avoir acheté il y a 7 ans pour 470 000 € à l’ancien occupant. « Je demande à la mairie le remboursem­ent du fonds de commerce. Cela me dérange qu’on me dise que ce que j’ai acheté il y a 7 ans n’existe pas. Ils n’auraient pas dû nous autoriser à le racheter ce fonds alors que nous n’avions pas le droit de le faire à l’époque sur le domaine public » souligne Quentin Hébert.

Procédure en cours

Au contraire, la mairie souligne qu’il s’agit d’une concession du domaine public et qu’il ne peut y avoir de bail commercial et donc de fonds de commerce : « la mairie n’a rien à voir avec la vente de fonds de commerce ou de clientèle et n’a pas à intervenir » . « Qui dit concession évite la notion de propriété de fond de commerce. Le restaurant de la piscine n’est pas une propriété commercial­e » ajoute Richard Zivacco, 1er adjoint.

La mairie indique que l’avenant n° 9, qui proposait une prolongati­on d’un an jusqu’en mars 2018, était identique à ceux signés jusqu’à maintenant « c’est le principe d’une prolongati­on. Et il n’y a jamais eu la notion de fonds de commerce » .

Une nouvelle DSP doit être lancée pour désigner les nouveaux occupants du Jardin de la Mer, si un dossier retient l’attention de la commission. En attendant, le couple Hébert a entamé une procédure judiciaire à l’encontre de la Mairie.

 ??  ??
 ??  ?? Annabelle et Quentin Hébert exploitaie­nt le restaurant Le Jardin de la Mer depuis 2010.
Annabelle et Quentin Hébert exploitaie­nt le restaurant Le Jardin de la Mer depuis 2010.

Newspapers in French

Newspapers from France