Cambriolage à Firfol : la grandmère réveillée et menacée

« Il faut quand même avoir du « courage’ »pour s’introduire chez une vieille dame seule de 82 ans qui dort seule dans son lit… » Et la substitut du procureur, Lucie Robin-Lesage, de se stopper quelques secondes et de lancer un regard noir vers le prévenu. Mardi, cet homme d’une cinquantaine d’années, né à Paris, comparaissait devant le tribunal de Lisieux pour des faits survenus en mars 2016, à Firfol, à une dizaine de kilomètres de Lisieux.

Ce soir-là, cette femme seule se couche vers 22 h. Elle est réveillée dans la nuit par deux hommes, dont le prévenu et son complice « Jeannot » , qui pénètrent dans le domicile en passant par une fenêtre. Dans sa chambre, les individus se montrent menaçants. L’un d’eux a une paire de ciseaux en main. « Bouge pas, tu vas voir ! » Ils coupent le fil du téléphone, fouillent la chambre et finissent par saisir la somme de 400 € ainsi qu’une carte bleue dans le sac à main de la victime.

« Bah oui mais je trouve pas de travail »

Les hommes réclament le code de la carte. La femme décide d’en donner un au hasard pour les tromper. Malgré la menace : « Si jamais ce n’est pas le bon, on revient. » Après dix minutes, ils quittent les lieux et gagnent Lagny- sur- Marne (Seine-et-Marne), où ils tentent de retirer. En vain.

Devant les magistrats, le prévenu au teint cuivré et au crâne un peu dégarni, qui avait d’abord contesté les faits au moment de la garde à vue, juge son acte « vraiment stupide » . Puis l’homme, dont l’ADN a retrouvé sur place sur un mégot de cigarette, ajoute : « Mais c’est pas moi qui avais les ciseaux ! C’est pas moi je vous jure ! Et j’ai pas coupé le téléphone. » « Donc c’est votre compagnon qui avait les ciseaux et fouillait en même temps ?, ironise le parquet. À moins que ce soit la dame qui ait coupé le fil… »

« Peu importe, finit par tonner le parquet, c’est un vol en réunion. Les actes de l’un viennent aggraver le cas de l’autre. On ne peut pas diminuer sa responsabilité au prétexte qu’on a été surpris. »

La défense précise que son client ne sait ni lire ni écrire, et qu’il appartient à la communauté des gens du voyage « dont il souhaite s’affranchir » . L’avocat rapporte que le prévenu « s’attend à une sanction sévère » . La faute notamment aux… 21 mentions sur son casier judiciaire pour des faits, en majorité, de vol commis entre 1992 et 2014. « Pourquoi ça ne rentre pas dans votre tête ?, s’emporte l’un des assesseurs de la présidente. Vous volez la 1re maison venue dès que vous en avez besoin ? » « Bah oui mais vous comprenez, je trouve pas de travail. J’ai pas envie de retourner en prison… »

L’homme a été condamné à quinze mois ferme.