Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

Il était souvent en première ligne lors des interventi­ons périlleuse­s

Au cours de ses 10 années passées à Lisieux, le commandant Garcia n’a pas hésité à intervenir personnell­ement pour régler des situations tendues. Voici quatre exemples marquants.

- Julien LAGARDE

11 juillet 2007 : un homme veut « tout faire sauter ».

Nommé depuis un mois à peine, le commandant Garcia doit faire face à une situation tendue. Vers 4h30, un homme ivre, retranché dans un appartemen­t de la rue du Général Leclerc, menace de « tout faire sauter ». Il affirme être armé d’un fusil à pompe et se dit prêt à en faire usage à tout moment. Une forte odeur de gaz se répand dans le quartier, le voisinage est évacué. Dominique Garcia entame alors des négociatio­ns avec l’individu, toujours aussi déterminé. Après plusieurs dizaines de minutes de discussion­s, l’officier de police parvient à maîtriser le forcené. L’interventi­on du Raid, un temps envisagée, est annulée.

9 septembre 2009 un patron séquestré.

Un tout autre contexte que la précédente affaire. Inquiets pour l’avenir de leur entreprise et sans réponse de leur direction, les salariés de Plysorol séquestren­t leur patron, l’industriel chinois Zhang Guohua, dans l’usine de Lisieux. Le commandant Garcia, accompagné par le sous-préfet de l’époque, se pose en médiateur. Les négociatio­ns dureront plusieurs heures avant la « libération » du dirigeant. Occupation de l’usine pendant 80 jours, manifestat­ions, conseils municipaux perturbés… L’officier de police aura suivi de près le combat des salariés de Plysorol jusqu’à la liquidatio­n de l’entreprise de contreplaq­ué en 2012.

19 juillet 2015 : la ville bloquée 4 jours par les agriculteu­rs.

Après plusieurs actions ponctuelle­s, les producteur­s de lait, en colère contre la baisse des prix, haussent le ton. Environ 300 agriculteu­rs bloquent la centrale d’achat de Leclerc, la Sca Normande. Du fumier et des pneus sont également déposés sur les parkings des grandes surfaces de la ville. Pendant quatre jours, la ville tourne à l’arrêt. La circulatio­n est fortement perturbée par le blocage du rond-point de Leclerc. Le commandant Garcia est en contact permanent, de jour comme de nuit, avec les manifestan­ts afin d’éviter des débordemen­ts. Là encore, le policier tente d’apaiser les tensions en jouant les médiateurs entre les agriculteu­rs et les autorités. Les blocus sont finalement levés le 22 juillet, dans la soirée.

20 septembre 2016 : Le jour où sa vie a failli basculer.

Un homme armé retranché dans un appartemen­t, un immeuble encerclé par la police, une interpella­tion musclée… Le commandant Garcia n’est pas prêt d’oublier cette interventi­on qui a failli lui coûté la vie. Vers 12h30, un homme armé de quatre couteaux est retranché dans un appartemen­t de la rue Taunton. Le forcené jette tout ce qu’il trouve à portée de main sur le commandant Garcia : une poussette, un porte linge, un vélo d’enfant… La tension finit par retomber, une fois la discussion entamée. Pour quelques instants seulement.

L’homme a gardé ses armes près de lui. Quand il aperçoit des policiers, entrés par le balcon, s’approcher pour l’interpelle­r, il se rue sur le commandant Garcia pour le poignarder. L’officier ne doit son salut qu’à une collègue, le brigadier-chef Sophie Hervé, qui l’attrape par l’épaule et parvient à l’écarter. Tout le monde se retrouve au sol, sur le palier.

Au bas des marches, le forcené tient toujours son couteau en main et saisit le commandant par la veste. Il est finalement maîtrisé. En mars dernier, Dominique Garcia a été décoré de la médaille pour acte de courage et de dévouement suite à cette interventi­on.

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Dominique Garcia a participé aux négociatio­ns, parfois tendues, avec les agriculteu­rs lors de la crise agricole de l’été 2015.

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