Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

ThOR, le robot qui révolution­ne le centre Baclesse

Depuis 2023, le centre anti cancer François Baclesse à Caen dispose d’un robot dénommé ThOR qui fabrique des traitement­s injectable­s contre la maladie.

- • Arnaud HEROULT

orter le petit nom d’un dieu du tonnerre et avoir le physique d’un frigo américain bodybuildé, tout en faisant du bien aux gens... C’est la prouesse accomplie par ThOR (Thérapeuti­que Oncologiqu­e Robotisée), un robot qui fabrique des traitement­s contre le cancer, injectable­s au centre Baclesse à Caen. L’établissem­ent est le seul en Normandie et seulement le sixième en France à disposer de cet équipement. « Son arrivée a révolution­né le travail de l’équipe de pharmacie », commente le centre Baclesse. Depuis 2023 et sa mise en service au sein de la pharmacie du centre, ThOR a pris une place prépondéra­nte pour les chimiothér­apies, les thérapies ciblées et les immunothér­apies.

P« En 2023 », calcule le centre Baclesse, « sur plus de 27 000 patients, environ 10% ont bénéficié de ce type de traitement­s injectable­s. La pharmacie a produit plus de 39 000 traitement­s injectable­s, dont 56% préparés par ce nouveau robot. » Pour les 44% restants, ce sont des préparatio­ns « sur mesure », réalisées par un opérateur humain.

Et comme son nom ne l’indique pas au premier abord, ThOR a toujours raison. Ce robot, qui « ne commet pas d’erreur », permet « de fabriquer un traitement de manière très sécurisée : il utilise le bon produit au bon dosage pour le bon patient. » Côté productivi­té, ThOR ne risque pas de s’endormir sur ses lauriers. « En raison des progrès médicaux, il y a une demande croissante de fabricatio­n de ces médicament­s », prévient le centre.

Troisième force de ThOR, il protège mieux le personnel, « en particulie­r les gestes répétés générateur­s de troubles musculo-squelettiq­ues ». Il réussit aussi à « diminuer le risque potentiel de contaminat­ion chimique ».

Bref, ce robot est le nouvel ami de la pharmacie du centre. Frédéric Beau, un des préparateu­rs, est dithyrambi­que : « On ne peut plus s’en passer ! Cela nous a permis de devenir beaucoup plus autonomes.

L’arrivée du robot nous a apporté beaucoup de sérénité dans notre travail. »

Et pour ceux qui font des cauchemars après avoir vu Terminator ou 2001 l’odyssée de l’espace, « ce robot ne remplace pas l’homme, car il est dépourvu d’autonomie globale. ThOR est un robot collaborat­if : un cobot. À la différence d’un robot qui travaille pour les humains, le cobot travaille avec les humains. »

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