Le Pays d'Auge (Édition Littoral)
Dominique Cotard, collectionneur passionné et intarissable sur le cerf-volant historique
Daniel Cotard est l’un des plus éminents spécialistes du cerf-volant historique en France. Après un premier passage en 2009, il était de retour à Houlgate Plein Vent pour partager ses connaissances sur ces engins d’antan.
Il a l’oeil qui pétille lorsque les visiteurs s’arrêtent devant ses plaquettes d’information. Et ils étaient nombreux le weekend dernier à faire une halte pour découvrir l’exposition des curieuses structures exposées sur le bord de la promenade Roland Garros… Daniel Cotard est un passionné dans son domaine, celui du cerf-volant, un érudit intarissable sur le sujet et une référence sur son histoire, qui aime surtout partager avec autrui.
Sa présence samedi et dimanche à la 24e édition de Houlgate Plein Vent lui a ainsi permis de présenter une douzaine de pièces de sa collection : des cerfs-volants anciens originaux et des répliques réalisées par ses propres soins, couvrant la période de 1897 à 1941.
Passionné depuis 1994
Le cerf-volant, Daniel Cotard est tombé dedans au début des années 90, « je suis passionné depuis 1994 » explique-t-il. Comme souvent, la passion est née de la cellule famille, « un oncle avait acheté un cerf-volant à mon fils, et avec mon épouse, on s’est dit qu’on en ferait tous. On a commencé à piloter, à prendre des cours, et puis on a créé un club à Soisson. Ça a bien fonctionné. On a fait des fêtes du vent, comme ici à Houlgate, et on travaillait aussi avec des écoles ».
C’est en 1997 que Daniel Cotard se spécialise dans le cerf-volant historique. Une fois encore, un peu par hasard, et par le biais d’une opportunité. « On m’a proposé de travailla ler sur le cerf-volant pendant guerre de 14-18. Je n’y connaissais absolument rien, reconnaît-il en souriant, et là je suis tombé de passion pour le cerf-volant monofil. J’ai fait des recherches, j’ai trouvé les cerfs-volants militaires, et ça s’est enchaîné… »
« Le coton, c’est autre chose »
Son intérêt pour le cerf-volant ancien se décuple, « je me suis d’abord intéressé au Saconney, qui date de 1909, c’est un modèle de cerf-volant qui doit son nom au général Saconney», un scientifique spécialisé dans la photographie aérienne, qui a mis au point cet appareil très utile pour l’armée. Daniel Cotard s’est tellement passionné, qu’il en a rédigé sa biographie. Alors que les cerfs-volants actuels sont en toile et carbone, il privilégie le cerf-volant monofil en toile de coton, bois et bambou. Selon lui, « travailler le coton, c’est autre chose que de la toile de spi, c’est plus compliqué, mais plus vivant ». Sa passion le guide en dehors de France, « j’ai voulu agrandir mon champ, voir d’autres cerfs-volants, et j’ai découvert en Allemagne des séances de reconstructions de cerfs-volants anciens. Je m’y suis intégré, j’ai fait des conférences, sur les cerfs-volants français ».
Transmettre le savoir
Aujourd’hui, il privilégie la transmission de son savoir. «Depuis 1994, j’ai fait pas mal le tour du sujet, j’ai écrit deux livres, fait des conférences, des festivals du vent… Et je me suis dit : il manque quelque chose, c’est que les gens comprennent mieux le cerf-volant. Mon idée maintenant est de sensibiliser les gens. J’aime partager, j’ai donc fait des fascicules explicatifs, que j’ai distribués », précise-t-il. C’est, certes, un sujet plutôt méconnu et marginal. Mais qui titille la curiosité, « ça intéresse les gens, je fais des textes très courts en français et en anglais. J’explique, c’est nécessaire aujourd’hui. Les gens sont preneurs d’informations ». Une impression qui s’est vérifiée ce week-end à Houlgate.