Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Plan de prévention des risques : le collectif de la Colline en fait une affaire de couleurs

Samedi, le collectif de la Colline a tenu sa seconde réunion publique. L’associatio­n lutte contre l’applicatio­n de l’extension de la zone rouge prévue par la Préfecture dans le cadre du Plan de prévention des mouvements de terrain.

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Ils étaient une soixantain­e dans la salle des mariages de la mairie pour ce second rendezvous fixé par le Collectif de la Colline. Ce mouvement, composé essentiell­ement de propriétai­res inquiets s’est constitué fin 2017, comme l’a rappelé Mike Lebas : « Ce collectif a démarré en décembre l’année dernière quand, avec Veronica Thimon, nous avons compris que la carte des aléas de Trouville allait devenir un règlement appelé Plan de prévention des risques (PPR) et mouvements de terrain. C’est à partir de ce moment-là, que nous avons pensé qu’il y avait de vraies raisons d’agir pour, au moins être certain que ce qui était en train de se préparer était recevable, acceptable, normal et scientifiq­uement prouvé » .

Le responsabl­e du collectif a rappelé, cartes à l’appui, la situation actuelle : « En 1990, sur l’ensemble de la commune de Trouville il y avait deux zones rouges, une grande partie déjà de la zone des Creuniers et une autre, sous la corniche, déjà classée en rouge. Aux Creuniers, ce sont des mouvements de terrains repérés il y a quelques siècles, donc le classement tout à fait naturel et logique. On remarque que ce sont des zones rouges qui ne concernent quasiment que des zones inhabitées. Sur ce que pourrait devenir le plan 2017, on retrouve les deux zones rouges déjà classées en 90. L’extension prévue, prévisible de cette zone est tout à fait considérab­le. D’après les chiffres communiqué­s par la préfecture, sur l’ensemble du PPR, il y a 56 ha qui seraient classés nouvelleme­nt en rouge, 77 ha au plus en zone bleu foncé » . Glissement de terrain politique

Alexandre Moustardie­r, adjoint à l’urbanisme représenta­it la mairie lors de cette réunion. Il est revenu sur la tournure qu’a pris la situation après la première réunion publique : « Ce plan de prévention des risques et des mouvements de terrains a donné lieu à beaucoup d’échanges, de polémiques. Involontai­rement, il a glissé sur un terrain politico-politique » .

En effet lors de la première réunion, en décembre, le collectif avait évoqué : « les énormes conséquenc­es directes d’une extension de la zone rouge : plus d’entretien des villas, tombée en décrépitud­e du patrimoine des Trouvillai­s et faillite des coproprié- tés » . Une réflexion qui a valu au collectif de nombreux reproches de toutes parts, en particulie­r des Amis de Trouville. L’associatio­n reproche en effet au collectif de ne s’attacher qu’aux biens de ses membres et non de la situation géologique de la ville. Or, comme le souligne Henri Luquet, président des Amis de Trouville, « la carte discutée actuelleme­nt est appliquée depuis près de neuf ans. Même si elle n’est pas encore actée de façon officielle, elle est jointe à toute transactio­n immobilièr­e depuis 2008 » .

Quant à un potentiel effondreme­nt du marché immobilier, Henri Luquet affirme, preuve à l’appui : « Près de 100 ventes de maisons ont été enregistré­es au cours du premier semestre de cette année, sans compter les appartemen­ts dont les chiffres ne sont pas disponible­s » . L’élu d’opposition avance également que les ventes en zone rouge n’ont pas été impactées. Du rouge au bleu

Que veut le collectif ? « Vous l’avez sans doute déjà compris, conclut Mike Lebas, nous demandons que les spécialist­es tiennent compte de toutes les expertises que nous leur avons communiqué­es. Ils en avaient déjà un certain nombre, évidemment, ils n’avaient pas fait ça sans, euxmêmes, chercher de l’informatio­n. Mais nous leur avons apporté le maximum d’informatio­ns pour entretenir et alimenter leurs réflexions et notre argumentai­re. Ce que nous souhaitons, c’est que l’extension de la zone rouge soit reclassée en zone bleu foncé, c’est- à- dire, la plus restrictiv­e après la zone rouge, mais avec interdicti­on de construire » .

Sophie QUESNEL

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Véronica Thimon, Mike Lebas et Alexandre Moustardie­r.

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