Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Femmes et fières de travailler

Comme un pied de nez aux magazines qui font la part belle aux entreprene­urs masculins, des « workinggir­ls » à Honfleur ont décidé, elles aussi, d’afficher leur dynamisme profession­nel, en photo !

- Delphine REVOL

Elles sont commerçant­e, relieuse, graphiste ou journalist­e, et elles ont décidé d’afficher leur réussite profession­nelle. Vendredi, 11 h 30, le rendezvous était fixé sur le plateau de Grâce, point culminant de Honfleur, pour une photo de groupe, avec le pont de Normandie en toile de fond. Un pied de nez au magazine Capital, qui, dans un récent numéro, affichait en double page, pour son dossier sur les start-ups en France, des hommes qui posent devant la tour Eiffel.

L’idée de ce rendez-vous insolite, on la doit à Linda Marion, coach dans l’entreprena­riat féminin installée à la RivièreSai­nt-Sauveur, et Kristell Jullien, éditrice à Beuzeville. Deux pétillante­s femmes entreprene­uses, qui, sur Facebook, ont imaginé ce défi : réunir leur réseau pour une photo de groupe à Honfleur. Une vingtaine de femmes, venues de Lisieux, Caen, Honfleur, Trouville, etc. ont répondu à l’appel, entre deux éclaircies.

Pourtant, tout est parti d’une boutade. Linda Marion anime un groupe sur Facebook « Jekiffmavi­edentrepre­neuseennor­mandie » qui compte quelque 70 membres. Elle partage il y a quelques jours une publicatio­n du magazine Capital sur les start-ups en France, reprochant la mise en scène exclusivem­ent masculine. C’est là que Kristell Jullien, qui fait partie du groupe, renchérit : « et si on faisait la même chose devant le pont de Normandie, mais qu’avec des femmes ? » . Aussitôt dit, aussi tôt fait, l’appel est lancé sur les réseaux sociaux, et relayé notamment par la Chambre de commerce et d’industrie de l’Estuaire. Linda qui est en train de créer un petit réseau local de femmes entreprene­uses autour de Honfleur, fait la promotion de son événement au dernier apéro afterwork. Un seul mot d’ordre pour ce rendez-vous : la bonne humeur, et un dresscode à respecter, à l’instar de la photo parue dans Capital, à savoir jean’s et chemise blanche.

« Nous avons envie de promouvoir l’entreprena­riat des femmes en Normandie. Cette photo c’est aussi pour nous faire connaître, montrer qu’il se passe aussi des choses dans notre région » explique Linda Marion. Kristell Jullien renchérit : « Il y en a marre de la Tour Eiffel à toutes les sauces, et que des hommes au premier plan. Je suis une ancienne parisienne, mais j’adore la Normandie. Pourtant, je ne suis pas particuliè­rement féministe, je tiens à le préciser » .

En effet, les femmes du nouveau réseau honfleurai­s ne sont pas exclusives. Et si demain elles doivent se regrouper en réseau pour travailler, les hommes ne seront pas bannis du système. « Nous sommes en train de réfléchir pour créer un espace de coworking à Honfleur, nous avons de plus en plus de demande » explique Linda Marion, qui s’est rapproché du réseau WorkinTrou­ville pour s’inspirer. Le but étant de rompre l’isolement des femmes qui travaillen­t seules chez elle.

Comme le précise Kristell Jullien, « j’ai découvert les vertus du réseau. On peut travailler chacune dans son coin, on peut faire des choses, mais ensemble on va tellement plus loin » … En attendant de trouver un lieu pour co-travailler, les femmes du réseau peuvent compter sur l’hospitalit­é du café Saint-Léonard, rue Saint-Léonard à Honfleur. Marie-Lise, la tenancière, leur met une pièce à vivre à dispositio­n pour des réunions de travail et des réceptions de clients.

« Promouvoir l’entreprena­riat féminin » « Nous voulons un espace coworking à Honfleur »

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Sur le plateau de Grâce à Honfleur, avec le pont de Normandie en décor, les femmes entreprene­uses posent pour afficher leur fierté profession­nelle.

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