Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Une vie rythmée par la politique, la musique, le cyclisme, et sa famille

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Samedi, entouré de son épouse Dominique, de sa fille Céline, de son gendre et de ses petits enfants Elea et Théo, Bernard Aubril a reçu une des plus hautes distinctio­ns françaises, la Légion d’Honneur.

Bernard Aubril est normand pur souche. Du pays d’Auge, il connaît par coeur tous les chemins et routes qu’il sillonne depuis son enfance à vélo. Il voit le jour le 20 février 1949, dans la longère familiale du Faulq. Ses parents sont de modestes ouvriers agricoles : « Bernard a été avant tout le fils de Denise. Un amour réciproque vous unissait. Aujourd’hui sa présence à tes côtés est palpable » , a souligné Anne d’Ornano. Instituteu­r pendant plus de 37 ans

Enfant du terroir, le jeune Bernard Aubril rêvait de devenir agriculteu­r et en particulie­r céréalier. Mais les études coûtaient cher. Il va donc se tourner vers l’enseigneme­nt. Pendant ses études il rencontre Dominique. Elle va devenir son épouse et le foyer va s’agrandir pour accueillir Céline, leur fille unique. Pen- dant 37 ans et demi, Bernard Aubril va exercer avec passion le métier d’instituteu­r, puis de directeur d’école, corrigeant les fautes d’orthograph­e, séchant les larmes.

Ces années passées auprès des enfants ont laissé de beaux souvenirs : « Je pense aussi aux séances d’équitation avec les élèves, à la découverte du golf avec les élèves, aux voyages scolaires, aux visites de Paris… Je me souviens des arbres de Noël, de ces fêtes de fin d’année scolaire, qui étaient de vraies fêtes de village » .

La seconde passion du nouveau chevalier de la Légion d’Honneur est sans aucun doute le cyclisme. « Il a commencé tout jeune avec son ami Guy. Sur son agenda, le mercredi après- midi est rayé, pour faire du vélo. C’est sa façon de se vider la tête » , rappelle la présidente honoraire du conseil départemen­tal. En 1962, Bernard Aubril devient membre du Vélo club lexovien. Depuis 1977, il en est le président. Sa passion du cyclisme, il a souhaité la partager au plus grand nombre en créant le Criterium d’après Tour de France. « C’est pour tous, l’occasion de côtoyer, de trinquer, de saluer, quelques-uns de ceux qu’ils ont vus à la télévision, entendus à la ra- dio… Et ce devant 25 000 à 30 000 spectateur­s » a précisé le maire de Lisieux. Greg Lemond à Lisieux

Le Critérium a offert de nombreux souvenirs, mais pour Bernard Aubril, le plus précieux est la venue de Greg Lemond. Il avait rencontré le champion américain quelque temps auparavant et ce dernier lui avait donné un accord tacite pour sa venue à Lisieux. Le dimanche, dernier jour du Tour de France, Bernard Vautier l’appelle lui annonçant la victoire de Lemond. Pour le président du VCL, la venue du maillot jaune à Lisieux est inédite. Il s’inquiète du prix qu’il risque de demander. « L’école de la vie »

Le lendemain de sa victoire, Greg Lemond est à Lisieux pour disputer le Critérium. La course terminée, Bernard Aubril est assez angoissé à l’idée de payer le coureur. Le champion américain le met tout de suite à l’aise en disant : « Monsieur, nous avons un accord oral ! » . Le maire de Lisieux est intarissab­le sur les vertus du sport et en particulie­r du cyclisme. « C’est l’école de la vie : partager des valeurs d’humanité, se retrouver ensemble et ce quelle que soit son origine, son activité, son âge, toujours dans le même but : partager les valeurs du sport, le goût de l’effort, donner le meilleur de soi-même. » Papy minute

Au niveau politique, il va être tout d’abord être conseiller municipal. À Moyaux, où il était directeur de l’école, il rencontre pour la première fois Anne d’Ornano, lors de l’inaugurati­on de la salle Michel d’Ornano. « Après les traditionn­els discours, vous êtes venue me dire au revoir et m’avez glissé au creux de l’oreille à quelques semaines des élections cantonales : « Si vous êtes candidat, c’est vous que je soutiendra­i… » Quel honneur ! J’ai été candidat et j’ai été élu au deuxième tour. C’était en mars 1992. »

Malgré toutes ces activités très prenantes, Bernard Aubril essaie de trouver des moments à partager avec sa famille. Ses deux petits enfants Elea et Theo l’ont ainsi surnommé « Papy minute ».

La vie de Bernard Aubril peut se résumer en 3 noms, 3 étoiles aux yeux du maire de Lisieux : Charles de Gaulle, Jacques Anquetil, Johnny Halliday, représenta­nt ses trois passions, la politique, le cyclisme, la chanson.

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Anne d’Ornano a décoré Bernard Aubril.

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