Le Pays d'Auge (Édition Sud)

Voeux du maire : un marathon slalomant entre les piquets de la satisfacti­on et les portes de la projection

Lundi soir, l’incontourn­able cérémonie des voeux de Philippe Augier, maire de Deauville a rassemblé près de 800 personnes dans les salons du CID. Un très long discours suivi d’une très grosse galette. Revue non exhaustive d’un calendrier très chargé.

- • Sophie QUESNEL

Autant de pages de discours que de kilomètres dans un marathon. En cette année olympique, Philippe Augier ne déroge pas à la tradition de sa (très) longue cérémonie de voeux. Sur l’estrade, entouré de son équipe municipale presque au complet, mais aussi du conseil des sages et de celui des enfants, le maire de Deauville passe en revue les actions accomplies et les projets à venir. Son auditoire, mélange d’élus, de représenta­nts des corps constitués et de Deauvillai­s, écoute très paisibleme­nt et un peu trop passivemen­t.

Avant de procéder au passage en revue détaillée des projets accomplis en 2023 et d’évoquer les cibles de 2024, le maire de Deauville fixe le cap à tenir pour cette année : « Travailler en avançant toujours vers des objectifs renouvelés et avec optimisme. C’est ce qu’il nous faut maintenir, cette qualité de vie tout en s’adaptant aux évolutions qui créent de nouvelles nécessités. » Philippe Augier alterne, avec rythme, satisfacti­on pour les nombreuses promesses accomplies et fierté pour les projets en devenir, le tout ponctué de plusieurs scoops comme cette « très grosse opération automobile, confidenti­elle pour l’instant » qui sera accueillie au Centre internatio­nal de Deauville qui inscrit aussi à son agenda un congrès vétérinair­e internatio­nal sur les pathologie­s équines, l’IEIDC. Ce congrès se déroulera en octobre.

Un esprit sain dans un corps sain

À Deauville, le sport et la culture jouent dans la même équipe et cette associatio­n prend toute sa mesure en cette année olympique. Côté culture, le salon Livres et musique sera consacré à Françoise Sagan à l’occasion du 20e anniversai­re de sa disparitio­n. Une exposition en lien avec Normandie impression­niste consacrée à l’oeuvre de Zao Wou-Ki, une autre à l’occasion du 80e anniversai­re du Débarqueme­nt, sur l’oeuvre de Robert Cappa, célèbre photograph­e qui a débarqué avec les Américains en juin 1944 et pris des photos assez étonnantes.

Le maire voit plus loin et annonce pour 2025, la présentati­on de l’oeuvre du photograph­e Sebastião Salgado pour Planches contact, et une exposition sur la mer « qui sera assez extraordin­aire puisque le commissair­e est Jean de Loisy qui a notamment dirigé le palais de Tokyo et l’école des Beaux-arts ». Enfin, cerise sur le gâteau, pour 2026 et 2027 : Pompidou. «Nous avons fait découvrir les Franciscai­nes à tous les dirigeants des institutio­ns culturelle­s françaises. Tous les dirigeants des musées sont venus y compris ceux du centre Georges Pompidou. Comme le centre Beaubourg entre 2025 et 2030, nous avons négocié deux exposition­s qui s’installero­nt aux Franciscai­nes. »

Pour ceux qui n’auraient échappé à l’informatio­n, Philippe Augier annonce encore deux nouveautés en matière de sport et autant en matière de culture, la création d’un festival du documentai­re sportif, l’accueil d’une étape du Tour de France à la voile, mais aussi la première édition des Jardins de la culture avec Alain Baraton, jardinier en chef du Domaine national de Trianon et du grand parc de Versailles et le forum culture franco-chinois.

Terre de Jeux

Outre une expo au Pom’s d’affiches artistique­s du 4 mars au 4 avril organisée par Paris 2024 qui tourne dans différente­s villes de France, Deauville surfe sur la vague des JO avec : « Toute une olympiade culturelle, en particulie­r, d’exposition­s, conférence­s et spectacles aux Franciscai­nes jusqu’au mois de juin prochain, 22 rendezvous proposés pour tous les publics » dévoile Philippe Augier avant d’en venir à une annonce très attendue : «En 2024, nos équipes s’apprêtent à organiser et accueillir outre nos grands événements habituels, l’équipe de France d’Escrime épée homme en préparatio­n en juin, les équipes de Chine de rugby féminin, natation, nage en eau libre, tennis de table, badminton, boxe, taekwondo, tir à l’arc, tennis, basket 3x3 féminine et masculine. »

La Ville réceptionn­era le nouveau stade du commandant Hébert au début de l’été, un nouveau terrain d’honneur de football et une nouvelle piste d’athlétisme à 8 couloirs et 9 en ligne droite, avec un revêtement techniquem­ent identique à celle des JO au stade de France. Les travaux de l’extension du Pom’s permettron­t la création d’une nouvelle salle de fitness, dédiée principale­ment à la pratique du fitness et de la musculatio­n, ces travaux devraient débuter au ler semestre 2024.

Philippe Augier souligne avec fierté l’importance de ces événements, rappelant au passage : « Les retombées économique­s directes, mais aussi en termes d’image et de notoriété en France et à l’étranger. »

Dès le plus jeune âge

S’il voit loin pour sa ville, le maire n’en oublie pas pour autant les Deauvillai­s, et notamment les plus jeunes : «Les six prochains mois vont permettre de réaffirmer les axes de notre politique éducative pour les trois prochaines années. Les enjeux restent forts : continuer à proposer un accès de qualité à tous les élèves, garantir une équité sociale dans l’accès au savoir, au sport, à la culture, et au regard des enjeux démographi­ques », rappelle le maire qui souhaite avant tout maintenir sur le territoire une offre éducative de qualité et de proximité.

Il clame d’ailleurs : « Notre école est considérée comme l’une des meilleures de Normandie. »

La constructi­on d’un nouveau pôle social fait aussi la fierté du maire : «Il s’agit de rassembler en un même lieu tous les organismes, associatio­ns, intervenan­ts médicaux spécialisé­s dans le psychosoci­al, services, accompagna­nt ceux qui sont en difficulté, qu’elle soit financière, familiale, psychologi­que ou autre… L’étage supérieur de ce pôle social recevra une dizaine de studios destinés à des saisonnier­s ou à des hébergemen­ts d’urgence. »

Après un inventaire long et complet des actions et projets de sa ville, Philippe Augier aurait pu conclure en empruntant la devise des Jeux olympiques : « Plus vite, plus haut, plus fort — ensemble. »

Samedi 3 février, le lieu de vie culturelle des Franciscai­nes accueille Contre-temps, un spectacle musical d’après la vie du compositeu­r François Courdot, mis en scène par Samuel Sené avec Marion Rybaka et Marion Préïté.

« Comment un chef d’orchestre français s’est-il retrouvé à Broadway, directeur d’opérettes le jour et jazzman la nuit ? C’est l’histoire sensationn­elle de François Courdot (1919-1968), artiste resté méconnu malgré une oeuvre singulière et une vie ô combien romanesque, à l’origine de ce biopic musical enlevé », annonce l’équipe des Franciscai­nes.

Ainsi, grâce au travail du biographe James McGraff et aux découverte­s récentes de quelques rares partitions, Contre-temps retrace «la vie épatante et fantasque» de François Courdot, compositeu­r né à Fontainebl­eau en 1919, Prix de Rome en 1939 et élève de Nadia Boulanger qu’il suivra aux États-Unis où il se liera d’amitié avec Leonard Bernstein. « Une plongée euphorique et richement illustrée dans l’histoire de l’opérette et de la comédie musicale du 20e siècle, joyeusemen­t menée par l’équipe créative de Comédiens! et le Trio Opaline ».

■ Samedi 3 février, à

19 h 30, aux Franciscai­nes, à Deauville. Tarifs : 27 € (plein), 20 € (abonné) ou 6 € (étudiant/solidaire).

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