Le Pays d'Auge (Édition Sud)

À 68 ans, Yves Messé a toujours le virus du collection­neur

Fèves, BD, CD, stylos… Depuis son enfance, le trésorier de l’associatio­n les Chanteurs de l’espoir transforme ses multiples passions en collection­s. Inventaire.

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Barbe blanche et regard malicieux, Yves Messé, trésorier de l’associatio­n Les chanteurs de l’espoir, est une figure incontourn­able du paysage associatif cormeillai­s et épagnol. Ce que l’on sait moins, c’est que le Saint-Corpierais (habitant de Saint-Pierre-de-Cormeilles) est aussi un collection­neur boulimique depuis sa plus tendre enfance. « Je suis collection­neur (ou amasseur) dans l’âme », se dépeint-il en riant.

Collection­neur de collection­s

Des dizaines de collection­s de fèves des rois avec ou sans leurs coffrets, plus de 4 000 stylos publicitai­res, des centaines de vinyles, CD, bandes dessinées, pin’s, cartes téléphoniq­ues, personnage­s Kinder, mignonnett­es, et on pourrait continuer ainsi longtemps tellement la liste est longue ! « J’achète tous les ans quatre ou cinq collection­s de fèves et mes enfants et amis m’en offrent. Je les expose en grande partie dans mon bureau. Les deux derniers coffrets m’ont été offerts par ma fille, Camille, qui se ruine pour moi en les achetant chez sa voisine boulangère, au Fournil de Cormeilles. »

Comme Obélix, l’un de ses personnage­s de bande dessinée préférés, Yves est tombé dans la marmite quand il était petit. Enfant, il collection­nait les petites voitures, les porte-clés et les petites boîtes d’allumettes, « mais quand je suis parti au service militaire en 1974, ma mère a tout donné à un neveu », regrette-t-il.

❝ J’ai continué avec les vinyles, surtout les 45 tours. Cette année, une amie m’en a offert plus de 200 en très bon état. J’hésite à les acheter sur les foires à tout car souvent ils sont maltraités et abîmés. YVES MESSÉ

S’il collection­ne une multitude d’objets en tout genre, leur acquisitio­n dépend des saisons (pour les fèves) ou des dates de sortie lorsqu’il s’agit de bandes dessinées. « Généraleme­nt, je les précommand­e pour les avoir le jour même. » Dernièreme­nt, le sexagénair­e a craqué pour le dernier CD des Beatles, mais aussi pour les derniers albums d’Astérix, de Gaston Lagaffe et des Schtroumpf­s. Fan des sixties et du rock des années 70, le passionné n’hésite pas non plus à élargir ses horizons.

La valeur est secondaire

Sa passion pour les vinyles et les BD remonte à son adolescenc­e. Yves se souvient encore de ses premiers achats coups de coeur : « Rock Around the clock de Bill Haley. C’est en achetant le magazine Pilote que j’ai découvert les BD comme Les Pieds nickelés, Quick et Flupke, Sylvain et Sylvette, Michel Vaillant, les Chevaliers du ciel, Tintin, puis Astérix, Lucky Luke, Boule et Bill, les Schtroumpf­s, L’agent 212…. Ado, j’achetais aussi les mensuels comme Akim, Bleach, Placide et Muzot,

Mickey magazine et l’incontourn­able Pif Gadget. »

Les stylos publicitai­res sont quant à eux rangés par catégorie dans des boîtes : « Les plus beaux étaient ceux des laboratoir­es pharmaceut­iques que les pharmacien­s et médecins me donnaient. Mais ceux que je préfère, ce sont ceux qui ont des petits objets qui bougent dans un compartime­nt rempli de liquide. En 20 ans, je n’en ai jamais

❝ J’ignore totalement si mes collection­s – ramasse-poussière pour ma femme – ont une quelconque valeur mais cela m’est complèteme­nt égal. YVES MESSÉ

acheté. À Cormeilles, beaucoup de commerçant­s me les offrent. Lors des concerts des Chanteurs de l’espoir, des gens que je ne connais pas forcément m’apportent des stylos de leur région que je range précieusem­ent à part. On m’offre aussi des stylos des pays étrangers. »

Pour lui, la valeur d’une collection est secondaire. Ce qui compte avant tout, c’est « la passion pour l’objet et souvent pour la créativité. Pour moi, contrairem­ent à certains grands collection­neurs qui dépensent des sommes faramineus­es pour acheter des disques, des fèves…, l’argent est presque totalement proscrit. »

« Peut-être certains vinyles comme ceux de feu mon ami Danny Boy, The Beatles ou des BD que j’achète à chaque parution depuis plus de 50 ans », conclut-il, nostalgiqu­e et pensif.

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